1925, l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. I
« Il n’est pas d’art existant, d’ordre plus élevé, que l’art décoratif » John Ruskin
Le 28 avril 1925, s’ouvre l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Inaugurée par le président Doumergue devant 4000 invités.
« 1925 » et « art déco » vont être les termes retenu pour d’écrire l’art d’une décennie. Ce sera un moment où la France a le sentiment de retrouver sa place de capitale internationale des arts. Grande vitrine qui doit promouvoir l’excellence des arts décoratifs français.
Les années folles prennent la suite de la belle époque, et l’arts déco remplace l’art nouveau .Dans une ambiance festive, où toute la jeunesse veut oublier les affres de la guerre, et se libère en dansant sur les nouveaux rythmes du Jazz. Voitures, avions, trains paquebot accroisse se sentiments de liberté et de vitesse.
Cependant ce sont deux styles qui s’affrontent lors de l’exposition :
- style 1925 : invention d’un style moderne, cherchant à collaborer avec l’industrie, universaliste et social.
- Style art déco : refonte des lignes et décors issus des arts décoratifs traditionnels français.
Participent à l’exposition : La France et ses colonies, et 21 autres pays/Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Grande Bretagne, Grèce, Hollande, Italie, Lituanie, Luxembourg, Principauté de Monaco, Pologne, Suède, suisse, Tchécoslovaquie, U.R.S.S, Yougoslavie, Chine, Japon, Turquie, l’Afrique et représentée par les colonies française et les pays sous mandat.
Cette exposition est une compétition. Au lendemain de la première guerre mondiale, le désir de l’Europe et de se créer un art nouveau, et moderne, rejetant les « styles de la fin du XIXème siècle symbolisé par art nouveau ». Et reprendre ainsi rôle des expositions universelles, qui depuis la fin du XIX, sont des moment forts, qui marque l’évolution du style, à la manières des règnes d’autre fois : ont parle de style Louis XIV et de style art déco.
Le projet de cette exposition d’art décoratif a commencer à se mettre en place dès les années 1906-1907, suite à l’échec de l’exposition universelle de 1900, marquée par l’art nouveau : Gallé, Majorelle, Lalique, Le pavillon d’art japonais de Samuel bing.
L’exposition qui n’avait pas été un succès complet, surtout à cause, de son organisation qui mélangeait tout, aussi bien le style renaissance, que style rococo , que l’art nouveau, le mobilier et les objets d’art avec les machines industrielles.
Et de nombreuses critiques dans la presse qui parlait de l’art nouveau comme un effet de mode passager. « Style nouille, ou vermicelle »
Face ce demi-échec, les créateur fondent une société : 1901- La société des artistes décorateurs. Cette société organise chaque année une exposition au pavillon Marsan à partir de 1906, pour faire connaître leur travail au public mais surtout aux industriels.
Ils ont l’idée d’organiser un grande exposition internationale, sorte de « compétition » pour reprendre sa position de Leader des arts décoratifs, prise par l‘Italie en 1902.
Dans son rapport de 1911, René Guilleret, Président de la société des artistes décorateurs, explique la nécessité de faire une exposition internationale des arts décoratifs modernes à Paris.
« C’est par une regrettable défaillance à sa légitime renommé d’initiatrice du progrès dans le domaine des arts comme dans celui des idées, que la France a laissée l’Italie, l’honneur d’avoir organisée la première exposition internationales des arts décoratifs modernes.
Le règlement de l’exposition de Turin en 1902 stipulait : « on n’acceptera que les ouvrages originaux qui montreront une tendance bien marquée au renouvellement esthétique de la forme. Les imitations d’anciens styles et les productions industrielles dénuées d’inspiration artistiques ne seront pas admises. »
Ce programme qui faisait un principe absolu de l’affirmation qu’une esthétique nouvelle , L’Italie la reprenait à l’exposition de Milan en 1906, puis en 1911, à celle de Rome, où elle tenté de réalisé une exposition d’architecture exclusivement moderne.(…)
C’est pourquoi, au moment même ou la presse, un organe important proclamait la nécessité urgente de cette manifestation, les présidents des trois sociétés, « de l’union Centrale des arts Décoratifs, de la société des artistes décorateurs, de la société de l’encouragement à l’art et l’industrie » persuadés qu’ils interprétaient le désir de toutes les sociétés s’intéressant aux arts décoratifs, exprimaient le vœu que le gouvernement réalisât cette exposition dès 1915 ».
L’Objet de l’exposition projetée est de faire collaborer artistes, artisans et industriels pour réunir tous les arts décoratifs : architecture, art du bois, pierre, céramique, verre, papier, tissus, et dans toutes leurs destinations, décoration intérieur ou extérieur, édifices public et privés, ameublement. « Cette exposition doit être exclusivement d’art moderne ». C’est une réponse à l’exposition de 1900, mais aussi une volonté de revitaliser le milieu des arts décoratifs.
Guilleret voit dans cette exposition, les moyens de préparer l’avenir, en renouvelant les formes et données une exclusivité aux fabricants français mais aussi donner plus de place aux créateurs, redonner goût au travail artisanal en tablant sur renouvellement de formes, et remotiver les travailleurs. Il pense a une renaissance des arts, mais qui pourrait aussi bien satisfaire les plus riches en recherche de luxe et de raffinement, que les plus modestes, qui aurait ainsi accès aussi à la beauté au confort, et à la modernité.
Mettre de l’artistique dans les objets industriels, jusque dans les moules a biscuits et les plaques d’égout, et en associant industriels et artisans, créer des objets utilitaires mais décoratifs a moindre prix.
« créer un art à bon marché, un art vraiment démocratique, à la portée de tous, et qui mettre un peu de joie, un peu de claire propreté, de la beauté enfin jusque dans les foyers les plus modestes »
Il faut constater que depuis les premières expositions universelles, l’exposition consacrée aux produits de l’industrie de 1798 à Paris, ou l’exposition universelle de Londres en 1851, elles ont comme désir de créer du neuf, et de réconcilier art et industrie.
Ces expositions on pour but d’informer et stimuler les citoyens, sorte de grandes foire publicitaires, qui affirme le développement de l’industrie moderne.
Mais les premières expositions françaises, au caractère national ont peines à réconcilier art et industrie. La grande nouveauté de l’exposition de Londres est sont ouverture au monde entier : une exposition universelle. Sont succès sera énorme : 6 millions de visiteurs admirent les productions du monde entier abritées dans le Crystal Palace de Joseph Paxton, première architecture utilisant les possibilités de l’industrie moderne, Verre, fer…..
Puis Paris organise des expositions internationales : 1855, 1867 où la priorité est donnée sur la création de mobilier et textile a bon marché destinées au peuple, Londres 1871, Vienne1873, Philadelphie 1876, Paris 1878, où sont révélée les œuvres en verre de Louis Emile Gallé, et l’orfèvrerie de Tiffany, et l’art Japonais, Paris 1889 réalisation de la tour Eiffel cette exposition sera caractérisée par l’affirmation de la modernité. Chicago 1893, Paris 1900. Cette grandes exposition ont a chaque fois un enjeux politique, grandes « fêtes industrielles », distractions pour le peuple afin d’oublier pendant un temps, guerres, et autres conflits, conflits sociaux en particuliers.
1900 : l’exposition est marquée par le fleurissement de l’art nouveau, qui apporte un renouvellement des formes dans l’art décoratif.
L’art nouveau se développe dans l’Europe entière, et devient « Modern style ». Ce qui entraine une réflexion sur les arts décoratifs, réflexion qui aboutira des propositions diverses dont le WERKBUND, fondé en 1907 par Hermann Muthesius : « soucieux de dignifier le labeur industriel en assurant l’action concertée de l’art, de l’industrie et de l’artisanat, par un effort d’éducation, de propagande, et par l’affirmation d’une volonté commune ». Réflexion qui aboutira à la création de l’école du Bauhaus.
Le Werkbund est invité au salon d’automne de 1910, les pièces exposées, vont malgré la critique négative être à la base des formes et couleurs développées dans l’art déco. Cependant les artistes sont déchirés, ils ont entre 1900 et 1910 éprouvés une vraie internationalisation des idées et des formes, tout en voyant des développés les nationalismes qui aboutiront à la grande guerre 1914-1918. Mais cette direction que prend l’art décoratif en Allemagne ne sera pas considérée, après guerre pour cause d’esprit chauviniste, et revanchard.
L’exposition des arts décoratifs et industriels modernes, était programmée pour 1915, du fait de la guerre elle sera repoussée en 1916, puis 1922, puis 1923, elle ouvrira finalement en 1925. Son mot d’ordre : « être Moderne », illustrant un nouvel art de vivre, certains réfutent le terme moderne et lui préfère « contemporain ».
Ce sera une grande « fête », cristallisant tout ce que l’on regroupera sous le terme « années folles ». La victoire donnant une ivresse et un sentiment d’euphorie, encourageant bal et festivités, sorte de tourbillons qui permet d’occulter momentanément les horreurs de la guerre et difficultés de l’après guerre.
L’exposition sera dès avant son ouverture vivement critiquées par les artistes et les architectes, qui s’exprimeront dans divers articles, dans la revue « l’esprit nouveau » en particulier, dirigée par Le Corbusier et Ozenfant
Mais sera un grand succès populaire, elle sera visitée par plus de 16 millions de personnes. Cette exposition restera dans les esprit comme le signe d’une gloire d’un prestige retrouvé, un retour à la paix universelle. (Ne soyons pas dupe, l’Allemagne est exclue de la manifestation, et on consent du bout les lèvres à faire participer L’ URSS.) Cette exposition aura une influence déterminante sur les arts décoratifs dans le monde entier. Grace à la variété de annonceurs, United States Lines, Westminster foreign bank, Bank of Canada…L’exposition attirera un public nombreux de français mais aussi d’étrangers. L’américain Charles Richards va dès 1926 organiser une exposition à boston et a New York, des meubles de Sue et Mare, de Ruhlmann & Paul Follot. De nombreux artistes décorateurs qui participèrent à l’exposition seront par la suite invités collaborer a des chantiers dans le monde entier : Shangaï ou New-York, (empire state Building, ou Rockefeller center), ou encore la décoration du Paquebot Normandie, sorte d’ambassade du goût Français !
- Les critiques :
« L’échec esthétique de l’exposition. » Waldemar George L’amour de l’art.
« L’art décoratif est à supprimer. Je voudrais d’abord savoir qui a accolé ces deux mots : art et décoratif. C’est une monstruosité. Là où il y a l’art véritable il n’y a pas besoin de décoration » Auguste Perret interview par Marie Dormoy in L’amour de l’art.
« L’art décoratif c’est de l’outillage, du bel outillage » Le Corbusier L’esprit Nouveau.
Qualifiée d’immorale, antisociale par Gabriel Mourey, excessive dépense d’argent et d’énergie déplacée en pleine période de crise, il qualifie l’art décoratif moderne « conservateur et rétrograde »faisant fi de la clientèle populaire. Sur l’ensemble de l’exposition seul le pavillon Primavera met en scène un petit appartement. Même sur le plan esthétique Mourey critique, la rationalité est comprise comme forme géométrique. Seul on grâce a ses yeux, le théâtre de Perret, Le pavillon l’esprit nouveau de le Corbusier, les architectures de Mallet –Stevens.
Dès le début du projet les premières inquiétudes viennent du fait que le ministère du commerce et de l’industrie prend en charge l’organisation du projet. Au lieu de laisser faire les sociétés d’artistes décorateurs et l’union centrale des arts décoratifs. Leurs efforts pour collaborer avec le ministère seront toujours vains. Ce sont aussi deux générations qui s’affrontent, les anciens et les modernes
-L’exposition qui se prépare est pharaonique, 35 000 m2 d’exposition, sans compter les pavillons. C’est à dire participants,
-L’injonction de faire Moderne peut aussi amener a tout et n’importe quoi !
Une autre critique : le partis pris de la construction éphémère est pris, alors que la France est en pleine reconstruction. Mais en même temps c’est la seule possibilité si l’exposition doit avoir lieu en plein cœur de Paris, sur l’esplanade des invalides Lieux habituel des grandes expositions. On reprend le programme des grandes expositions universelles alors que le but même de cette exposition était de s’en démarquer pour offrir une vraie vision de la modernité.
C’est bien en plein cœur de Paris que l’exposition aura finalement lieu. L’architecte en chef est Charles Plumet, ancien adepte de l’art nouveau converti au rationalisme. Cent cinquante pavillons sont alors construits. Plus proches des architectes de sa génération, il aura plus de mal à accueillir les pavillons les plus modernes comme celui de l’esprit Nouveau de Le Corbusier. Ce qui sera une grande nouveauté, c’et que les artistes et artisans français habités a travailler seul, vont pour la première fois, travailler ensemble, se fédérer, et un ensemblier, sorte de maitre d’oeuvre dirige une équipe d’artistes et artisan afin de concevoir un espace avec une unité de style.
- L’exposition : portes et jardins.
Nouveauté : Les arts de la rue et du jardin sont au programme des arts décoratifs.
Une série de portes ouvre l’expo chacune est confiées à un architecte différent.
- Porte d’honneur entre le grand et le petit palais. d’Henry Favier et André Ventre, ferronneries d’Edgard Brandt, et verreries de René Lalique.
- Devant le grand palais une sculpture « la France » de Bourdelle
- Porte d’Orsay par Louis Boileau, avec bannière géante, peinte par Vogué.
- Porte de la concorde : dix pylônes de 21 mètres (portant de puissants projecteurs), ornés de cercles imbriqués architecte : Patout, sculpture de Louis Dejean, bas reliefs des frères Jan et Joël Martel.
Semaine de Suzette : conversation entre Bécassine et un jeune homme : » Mais il n’y a pas de porte ! Justement en art moderne, on appel porte ce qui n’est pas une porte. Il faut bien que l’art modernes se distingue d’une façon quelconque de l’art ancien. »
- Porte de la rue de l’université, architecte : Woog,
Pour les critiques les problèmes des arts de la rue et du jardin ne sont vraiment abordés, ne prenant pas en compte les nouveaux paramètres de la rue moderne : circulation, publicité, nouveaux aménagements des boutiques,
- Jardin dessiné Par Mallet-Stevens, arbres cubistes des frères Martel
Il y a beaucoup de ratés, mais quelques pièces sortes du lot :
Fontaine lumineuse de Lalique, Jardin de la manufacture de Sèvres (sculptures d’animaux par Le Bourgeois), fontaine du commissariat général dessin de Jean Burkhalter et sculptures des frères Martel, Jardin de Guévrékian, avec bassins peints par Robert Delaunay.
Chaque pavillon est accompagné d’un jardin, où seront placées des sculptures de Zadkine, Joseph Bernard, Lipchitz, Jeanniot.
- Les pavillons :
Ces différents pavillons rassemblent des œuvres qui sont élaborés dès 1910, « l’hôtel du collectionneur », « un musée d’art contemporain », « une ambassade française », « grands Magasins ».
Les grands magasins : Les gans magasin n’étaient pas au départ très partant pour tenter l’aventure, Mais René guilleret réussi à les persuadés.
- Pavillon Studium –Louvre Laprade architecte, aménagement intérieur André Fréchet, Maurice Matet. Djo-Bourgeois.
- Pavillon Pomone (le bon Marché) Louis Boileau architecte, aménagement intérieur Paul Follot & atelier Pomone.
- Pavillon de la Maitrise (Les galerie Lafayette), Hiriart, Tribout, Beau architecte aménagement intérieur Maurice Dufrêne.
- Pavillon Primavera (Le Printemps) Sauvage et Wybo architectes,
Ses pavillons seront parmi les attractions qui eurent le plus de succès, les produits présentés, seront vendus partout dans le monde. Car chaque enseigne va développer toute une gamme d’objets manufacturés, qui feront le tour du monde grâce a leurs vitrines dans les grands paquebots transatlantiques.
- « L’hôtel du collectionneur » (Groupe Ruhlmann). Architecture de Pierre Patout. Orné des bas reliefs de Joseph Bernard « la danse » (Néo-classiques). Jardin orné d’une sculpture de Janniot, « a la gloire de jean goujon », groupe de trois femmes.
Pavillon le plus admiré du grand public Ce dernier sera, l’un des lieux les plus prestigieux de l’exposition. Emile-Jacques Ruhlmann, créé les meubles tapis et tissus. Et fait appel à différents artistes pour la création des objets. Issus de la tradition de l’ébénisterie française transposée dans les années 20. Ruhlmann réalise des meubles de luxe. Pour le grand public le travail de Ruhlmann est l’exemple du « géni français ». Il réunis dans ce pavillon ses plus belles créations, sophistiquées et réalisés dans las matériaux les plus nobles. Son but est bien de séduire une clientèle fortunée,
- « Musée d’art contemporain » par la compagnie des arts Français, architectes Louis Süe, peintre André Mare.
Edifice qui rappel me style Louis XVI, et Le mobilier le style Louis Philippe. Tapisseries d’après des cartons de Charles Dufresne, Paul Véra, Bernard Boutet de Monvel, les œuvres exposées sont signées Marie Laurencin, Dunoyer de Segonzac, André Derain, Roger de la Fresnay…L’art contemporain est représenté par les artistes qui font une sorte de néo classique, comme Marie Laurencin, Dunoyer de Segonzac, ou André Derain, et ignore, Picasso, Braque et Léger, Matisse...Cela sera rééquilibré lors de l’exposition de 1937. C’est surtout la sculpture qui est à l’honneur dans l’exposition, ornant les pavillons, les jardins et les fontaines. Une génération d’artiste, qui fut tous plus ou moins l’élève de Rodin, et souhaite rompre avec le maitre. C’est un retour à la taille directe,
- « Pavillon Fontaine » : consacré à la serrurerie, modèles de la maison fontaine, serrurerie décorative, portes et fenêtres et mobilier. Une partie est faite part des artistes plus traditionnelle, une autre par des sculpteurs, Bourdelle, Maillol, Joseph Bernard. Environnement par la compagnie des arts français, meubles et faïences dessinés par Süe et Mare
- Salle des fêtes du grands palais, architectes Süe et Mare. Panneaux peints de Gustave Jaulmes « Les Mois en Fête ».
- « Une ambassade française » : Société des artistes décorateurs, œuvres collectives qui cependant reflète les différences de style des membres de la société. Il y a 24 pièces, certaines très « 1900 », illustre le travail des tenant du traditionalisme. comme le salon de réception Maurice Rapin et le Petit salon de Maurice Dufresne : décor somptueux, plafond lumineux argent et décor de laque noire.
D’autres un plus moderne, comme le fumoir de Jean Dunand, pour le quel il conçoit tout un décor en laque, technique apprise de Sugawara. Qu’il exploite sur une grande variété de supports, c’est une matière très belle mais qui des propriétés de résistance à la chaleur et l’eau, ce qui permet de l’utiliser de manière tr ès moderne (était utilisée pour les hélices des avions).dans le fumoir les murs sont de laque noir, rouge et argenté, le mobilier a des formes épurées japonisantes est également laqué, cet ensemble produisit une forte impression sur le public « Galerie d’art », Michel Roux-Spitz.
Chambre de Madame par André Groult, grande préciosité des matières. Est un ensemble, influencé par le style empire et le style louis XV, dans une harmonie gris perle et rose pastel, l’ensemble de la chambre dégage un sentiment de préciosité et de grand raffinement. On remarque le chiffonnier aux courbes galbées, en acajou, ivoire et galuchat, au motif rayonnant. Commode portant une sculpture de Roger de La Fresnay, lit bas en forme de conque marine, un tableau de Marie Laurencin,
Le plus moderne : le Bureau bibliothèque de Pierre Chareau, « ingénieur constructeur », & la salle de culture physique par Francis Jourdain, Hall de Robert Mallet-Stevens, oeuvres de Fernand Léger et Robert Delaunay (panneaux qui déplurent au directeur des beaux arts Paul Léon). Il y eu une polémiques, les officiels en demandent le retrait, mais un ensemble d’artiste protestent et le peintures sont replacées dans le hall. Ces artistes cherchent a appliquer l’idée d’une « relation entre le meuble et le décor » (Pierre Chareau).
Le critique Paul Véra, y voit la continuité du savoir faire français, la suite du style Louis Philippe.
- Pavillons et sections des métiers :
Classement par techniques :
-Deux pavillons pour la manufacture de Sèvres, Architecte Patou, avec jardin ornés de fontaines et sculptures en grès et porcelaines. Salon des lumières par Henri Rapin, « cabinet des amateurs de céramiques », toutes le techniques sont démontrées dans les objets exposés. Salle à manger par René Lalique.
- pavillon Baccarat et Christofle : architecte Georges Chevalier, sobre et classique fera une très forte impression sur les visiteurs.
- Pavillon de la revue « arts décoratifs » Groupe des artisans français. Pavillon des invalides, orfèvrerie Jean Puiforçat, tous les artisanats sont représentés,
Pavillon des diamantaires, pavillon des porcelaines de Copenhague. Arts du métal, verre, céramiques, porcelaines, textiles (industriels du nord), passementiers, papiers peints, bijouterie, joaillerie, manufactures nationale de tapisserie des Gobelins et Beauvais, le reliure représentée par Pierre Legrain, ferronnerie et vitrail (maitres verriers modernes, Louis Barillet et Gruber)…
-Porte du Pavillon de Nancy, par Jean Prouvé (alors tout jeune homme).
De nombreux pavillons représentent les régions françaises et les grandes villes.
-Pavillon de Lyon : construit par Tony Garnier
-Pavillon du sud ouest, temple de la vigne : La vigne d’Alfred Janniot, et quatre grands panneaux d’André Dupas, Roganeau, Despujol, et De Buzon. Peintres décorateur célèbres des années 30.
Le village français, rassemble des architectures régionalistes, condensées des idées de l’époques, où la reconstruction doit se faire en restant fidèle aux caractéristiques architecturales de chaque régions, aussi bien dans les formes que dans les matériaux. On peu y voir déjà une résistance a une mondialisation qui est déjà en marche.
La mairie est dessinée par Guimard, et l’église et le cimetière par la société st jean, dont Maurice Denis est le président rassemblant tous les artistes de l’art sacré d’entre deux guerres. Volonté de régénérer l’art sacré pour Maurice Denis et Georges Desvallière,
Il faut souligner la présence de nombreuses écoles d’art de l’Europe entière.
-Manufacture de verre suédoise : Orrefors. Représentant l’art du verre suédois à Paris, `cette manufacture a développée une technique une technique particulière de gravure sur verre, « graal », manufacture dont les directeurs artistiques sont particulièrement créatifs Gate et Hald, Hald avait fait de nombreux séjours parisiens et était un ancien élève de Matisse. Les verres présentés lors de l’exposition eurent un grand succès, la pièce maitresse était la coupe de Paris.
- La mode :
La mode va jouer un rôle important dans l’évolution des arts déco, en particulier grâce à Paul Poiret qui ce distingue dès les années 1910, trois lieux vont être dédiés à la mode, Les péniches de Poiret, (le passé), La section du vêtement au grand Palais (présent), et la Boutique simultanée de Sonia Delaunay, Pont Alexandre III (futur).
La mode a d’autant plus de place que l’image de la femme a changer depuis la guerre, elle devenue sportive, et plus indépendante, elle s’est coupé les cheveux, elle fume, boit, conduit…c’est cette femme moderne qui est mise à l’honneur. Inventant la garçonne.
- Péniches de Paul Poiret, « Amours, Délices et Orgues », quai d’Orsay, Raoul Dufy collabore avec Poiret, pour la création de tissus, ainsi que la Maison Martine. En libérant la femme du corset, il a contribué à en faire évoluer la silhouette.
- Pavillon de l’élégance, section du vêtement, Jeanne Lanvin et son décorateur Rateau, les vêtements et robes signés, Lanvin, Worth, Callot, Paquin, Poiret, Madeleine Vionnet, Channel, sur des mannequins dessinés par Vigneau, très moderne, aux visages à la Brancusi or, argent ou noirs !
- Boutique de Sonia Delaunay, dessinée par l’architecte Guévrékian, Sonia Delaunay y exposes sacs, vêtements et tissus « simultanés », inspirées directement de ses recherches plastiques, cette mode inventée par Sonia Delaunay est beaucoup trop moderne pour l’époque, ses formes se populariseront dans les années 60 !
- Mise à l’honneur de la joaillerie Française : après les excès de l’art nouveau, l’art déco va apporter à la joaillerie une sobriété, de larges surfaces lisses, des décors géométriques, les matières et les pierres sont mise en valeur par un sertissage de plus en plus discret. Et les pierres semi précieuses sont appréciées pour la subtilité de leurs coloris aigue marine, topaze ou améthyste. Voir même l’utilisation de la bakélite pour les bijoux fantaisie. Des recherches de contrastes forts, avec l’utilisation du noir, en oppositions ave des couleurs vives. Des motifs inspiré de la Chine avec l’utilisation du jade, de l’inde où de l’Egypte. Cartier et le joailler qui se démarque avec sa fameuse panthère. Les bijoux s’adapte aussi à la nouvelle silhouette de la femme : sautoirs et pendentifs allonge la silhouette, bracelets manchettes. On voit le développement du bijou fantaisie. On voit une recherche plus décorative chez les jeunes créateurs comme Raymond Templier, Jean Fouquet, Gérard Sandoz, Jean Deprez, ou Paul Emile Brandt. Les bijoux sont conçus comme de véritables sculptures.
- La rue des boutiques sur pont Alexandre III : assemblant de nombreux artisans créateurs, verriers, ferronniers, photographes, maroquinerie, design, où se trouve la boutique de Sonia Delaunay.
- Les pavillons modernes :
- Le pavillon du tourisme, Robert Mallet-Stevens, grande salle a éclairage zénithal, et longue bande latérale, avec vitraux de Louis Barillet ;haut beffroi d’esprit cubiste à l’extérieur. Il venait de réaliser en 1923 la villa du vicomte de Noailles à Hyères, structures en terrasse, volumes ample et dépouillés. Maison qui se veut délibérément moderne. Il conçoit aussi le mobilier et est des premier a utiliser les possibilité du tube de métal dans son mobilier : chaise « Mallet-Stevens ».
- Le pavillon « esprit Nouveau », de Le Corbusier, Ozenfant et Pierre Jeanneret, « tellement en avance sur son temps que mal reçu par le public ». en effet le pavillon fit scandale. Placé cours de la Reine dans les jardins du Grand Palais, il est financé par Henry Frugès industriel de Bordeaux pour le quel Le Corbusier construit la cité ouvrière de Pessac. Entièrement construit en éléments standards, afin de permettre l’industrialisation de la production, 37 poteaux de bétons, poutrelles en ciments, fenêtres modulables dimension en rapport avec le corps humain. Porte standardisées selon les proportions humaines, et le plus discrètes possibles, en métal. Escalier métallique, qui libère la cage d’escalier donne un sentiment d’espace. Chauffage centrale : tuyaux verticaux comme dans les locaux industriels.
Le mobilier : mobilier simple et standardisé, qui fait un avec l’architecture, et l’utilisation de mobilier simple déjà existant : casiers modulables, fauteuil Thonet, éclairage fait avec des rampes de grands magasins, tables standardisées et modulables, tableaux de Braque, Léger, Gris, Ozenfant, Jeanneret, sculptures de Lipchitz. Polychromie de l’architecture, selon la lumière naturelle et les espaces, et jardin suspendu le pavillon le plus « pauvre » de l’exposition. Il est conçu comme la cellule de base de l’immeuble –villa. Solution pour Le Corbusier la plus rationnel pour répondre aux problèmes d’urbanisme.
Urbanisme : le nécessaire et suffisant de chacun, la cellule d’habitation doit s’intégrer dans le « nécessaire et suffisant » du collectif.
- Pavillon de l’URSS, conçu par Melnikov. Structure de bois, grandes ouvertures vitrées, et murs colorés. Dominé par un pylône portant les lettres CCCP. Il conçoit un plan sur deux niveau, deux espaces distincts, salles aux plans triangulaires, répartition des espaces inhabituels tout contribue à étonner les visiteurs, qui y voient une construction instable. L’escalier coupe l’espace du bâtiment dans sa diagonale permettant une vue plongeante sur l’ensemble des espaces, n’arrange pas les choses. Sentiment renforcé par les matériaux de construction. Ce pavillon fut critiqué, comme « solution de fortune », mais il illustre parfaitement la tendance constructivistes qui se met en place dans les écoles d’arts en URSS. Mais il est aussi des objets décorés de formes suprématistes, (verseuse en porcelaine de Nicolas Suétine, élève de Malevitch), ou encore Archipenko, et Tatline. L’autrichien Joseph Hoffman considère que c’est le « meilleur pavillon de l’exposition ». Melnikov fut particulièrement bien accueillit par Le Corbusier et Mallet Stevens Qui chacun l’invite et lui font visiter des architectures françaises modernes.
« Pavillon qui contraste avec l’entourage dont l’effort est encombré de fioritures. Il ne parle pas à la mémoire ; il n’éveille rien d’autre que sa propre raison, ne répond qu’a sa réalité indépendante, il est vivant, raison et réalité d’accord sur la fonction » Albert Gleizes.
- Pavillon Belge de Victor Horta.
- Pavillon hollandais. Mobilier de Van Ravesteyn. Trop conventionnel, les architectes du groupe De Stijl n’y sont pas représentés.
- Pavillon autrichien, Confié a Joseph Hoffmann, créateur des Wiener Werkstätte. (architecte Peter Behrens serre).
La querelle des anciens et des modernes :
Cette exposition va être le lieux de l’opposition deus conception des arts décoratifs, l’une issue du monde d’avant guerre passéiste et bourgeois, traditionnel, ayant un gout pour les objets de luxe, et l’autre, profondément remise en question par la guerre, qui se tourne vers l’avenir avec un nouvel idéal de société, plus égalitaire, où la fonctionnalité prime, avec un réel enjeux économique, car par la standardisation, permet l’industrialisation de la fabrication.
Cette contradiction qui est au cœur de l’exposition, montre la multiplicité des solutions offertes pour répondre a l’injonction de modernité qui est un des ressort de l’exposition elle même.
« L’invention » des arts décoratif:
L’exposition de 1925, est l’aboutissement d’une longue réflexion, qui s’amorce au milieu du XIXème siècle, au moment de l’exposition universelle de Londres 1851.
L’industrialisation de la grande Bretagne, va changer la donne, une classe ouvrière de plus en plus importante se constitue, qui regroupées autour des centres industriels ont une demande d’habitat et de mobilier bon marché. L’industrie va alors répondre a cette demande en copiant maladroitement de manière industrielle les formes existantes. William Morris va s’indigner de cet état de fait, et veut associer les artistes et artisans à la création d’un environnement moderne, ce sera les débuts du courant « Arts & Crafts », qui va renouveler les arts décoratifs. L’idée est de concevoir des objets esthétiques, produits en série pour une population de ouvrière. Il y a dans sa réflexion une dimension sociale et politique, l’idée que le beau n’est pas réservé aux élites.
Ce mouvement précurseur, sera l’amorce de ce qui ce développera à travers l’Europe avec l’art nouveau, puis le Werkbund fondé par Muthesius, qui souhaite réassocier les artistes et les artisans à l’industrie. Ces idées fondatrices seront à la base des principes du Bauhaus.
Il faut ici souligner que l’art nouveaux qui se développe en France sera surtout ornemental, alors que rapidement il se transformera en Allemagne en un style plus fonctionnel et plus épuré.
L’idée est donc de réconcilier l’art et l’industrie. Cependant les lignes courbes caractéristiques de l’art nouveau sont à l’opposée de ce que peut produire l’industrie. Il faut donc concevoir des lignes plus rationnelles, permettant une standardisation des éléments.
Ces lignes vont apparaître à la toute fin du XIXème, avec l’école de Glasgow, Charles Rennie Mackintosh, va élaborer un style plus sobre et plus dépouillé, sur plus fonctionnel. En parti inspirés du Japon et l’art celte.
Le travail de Mackintosh est présenté à Vienne en 1900, et va inspirer Joseph Hoffmann.
Avec d’autres architectes comme Joseph Olbrich, il fonde les « Wiener Werkstätte », ateliers d’art dont le but « est d’intervenir partout où il s’agit de combattre un art désuet ou figé, de mettre en place des formes adaptées à leur usage, logique, économique, répondant a des nécessités esthétiques ».
A la manière de l’art nouveau, l’architecture et le mobilier forment un tout, comme on peut le voir dans le Palais Stoclet, qui montre en germe ce que fera l’art déco 1925.
Les formes crées par Hoffmann vont largement inspirés les artistes de 1925.
Dès 1908, un autre viennois, Adolph Loos, revendiquera un esthétique épuré, renonçant à la décoration, pour ce dernier, « a mesure que la culture se développe, l’ornement disparaît des objets usuels » ; Adolph Loos est formé par Louis Sullivan Maitre de l’école de Chicago. Le Corbusier et Ozenfant verront en Adolph Loos un des précurseurs de l’esprit Moderne.
Henri van de Velde, va lui aussi concevoir des années 1900, dans sa propre maison à Uccle lez Bruxelles, « Bloemenwerf », un mobilier aux formes épurées, laissant visible les matières d’origine et le processus de fabrication. Il sera une des références de Walter Gropius fondateur de l’école du Bauhaus.
De plus, en 1893, à l’occasion de l’exposition universelle, les européens découvrent à Chicago une nouvelle architecture : Les grattes ciels. Structures métalliques et épure des lignes, diminution des ornements. Architecture américaine représentée par Franck Lloyd Wright, dont l’inspiration puise à la fois dans les Arts & Crafts, et dans les l’art japonais, souhaite intégrer l’ameublement a l’architecture. Il est lui aussi précurseur de la tendance moderne représentée lors de l’exposition.
Le renouvellement des formes et des couleurs dans l’art :
Les premières décennies du XXème siècle est un moment où les artistes vont profondément renouveler l’art, moment où sont fondés les grands courants de l’art moderne, Fauvisme, Cubisme, néoplasticisme, Suprématisme, surréalisme… Ce renouveau des arts plastiques aura une influence sur les arts décoratifs, d’autant plus forte que les frontières entre beaux arts et arts appliquées deviennent de plus en plus poreuse, et les artistes vont décorées des céramiques, comme Matisse, Derain et Rouault dans l’atelier de André Metthey.
Les fauves en faisant de la couleur le sujet de leur tableau, lui donne son autonomie pour structurer l’espace du tableau. Les expressionnistes qui vont ajouter une dimension émotionnelle et mystique à la couleur. Et lorsqu’ Ambroise Vollard introduit André Metthey céramiste au près des fauves, ils vont s’emparer de ce nouveau support, et ainsi renouveler l’univers esthétique de la céramique.
Les ballets Russe de serge Diaghilev, va renouveler l’art du ballet, en créant un spectacle total conjuguant danse, musique, littérature et peinture Moderne, et où la couleur investit le spectacle, des décors simplifiés et épuré où domines les couleurs pures, et où les costumes correspondent aux mouvements des danseurs. Exaltant les formes et les couleurs de l’orient, mais faisant aussi appel aux plus grands artistes modernes, Matisse, Picasso, Derain … participent à la création de décors, mais aussi la couturière Coco Channel qui conçoit des costumes. Les Ballet suédois de Rolph de Mare, concurrent des ballets russe fait lui aussi appel aux plus rands artistes de son temps, Fernand Léger, Picabia, Chirico. Fernand Leger, Robert et Sonia Delaunay où L’architecte Mallet-Stevens va aussi travailler pour le cinéma.
Les décorateurs seront influencés par ces bouleversements esthétiques, en réinventant de nouveaux accords de couleurs, en reconsidérant le rapport à l’espace et la circulation du corps dans celui ci. Mais aussi les couturiers, comme Paul Poiret qui bien qu’il s’en défende sera influencé par les ballets Russe. Dès 1905, Poiret avait révolutionné la mode en bouleversant la silhouette de la femme en supprimant le corset, en privilégiant les tissus fluides et colorés.
Poiret fonde l’école Martine, après avoir visiter l’Allemagne et l’Autriche où il visite les expositions d’art décoratif et rencontre Joseph Hoffmann inventeur des Wiener Werkstätte. Ou encore à Bruxelles, où il visite le palais Stoclet. C’est a son retour qu’il fonde son école, il cherche a rendre fraicheur et spontanéité a ses jeunes élèves en leur donnant une grande liberté, et les faisant travailler sur la nature, ce sont ses dessins un brin naïf qui seront utilisé pour concevoir les collection de tissus, et de tapis. Ces tissus et tapis au style primitif élaborés dès 1912, seront mis à l’honneur dans les péniches de Poiret en 1925.
Paul Poiret va aussi collaborer avec le peintre Raoul Dufy. Qu’il rencontre alors que ce dernier vient visiter l’école Martine, les deux créateurs on le même goût pour les couleurs éclatantes, et le décoratif floral, Poiret sera pour Dufy, un mécène qui lui permet de travailler (atelier d’impression), et de aussi lui créer des tissus. Puis Dufy travaillera pour un industriel, Bianchini.
Si les couleurs seront renouveler grâce aux Fauves, les formes seront elles aussi renouvelées, grâce aux cubistes. Les formes cubistes qui découlent des recherches de Cézanne et de la rencontre avec les arts « primitifs », à la recherche de la forme, les cubistes qui se rassemblent dans exposition comme la section d’or, vont rapidement investir le champs des arts décoratifs, en créant dès 1912, une maison cubiste, au salon d’automne. Façade de Duchamp-Villon, boiseries de La Fresnay et Marie Laurencin, coussin et broderies de Jean Louis Gampert Le tout orchestré par André Mare. La maison cubiste reste fidèle à la maison bourgeoise traditionnelle.
Sonia Delaunay, faire le lien entre peinture et art décoratif avec ses « tissus simultanés ». Elle créer des tissus aux couleurs vives, ornés de motifs géométriques, d’une grande modernité, et dessine des robes, réalisées par Jacques Heim.
Henri Laurens va créer des lustres, une cheminée pour la comtesse de Noailles, dont la villa est dessinée par Mallet-Stevens.
Auguste Herbin sous l’impulsion de Léonce Rosenberg, directeur de la galerie l’Effort Moderne, prépare paravent et mobilier qu’ils souhaiteraient présentés à l’exposition, ceux vivement critiqués n’y seront jamais exposés.
Ce renouveau des formes transformera aussi l’art de l’affiche, Cassandre inventera le caractère « bifur », symbole de l’art déco. De la reliure avec les œuvre de Pierre Legrain. Ainsi que les ornement en instillant une géométrisation des formes, et la création de la « rose d’Iribe ». Rose conçue pour un décor de marqueterie pour Jacques doucet Par Paul Iribe, et qui deviendra un des symboles de l’art déco.
Les motifs végétaux ce stylisent et se géométrisent de plus en plus, les décorateurs privilégient les imbrications de formes géométriques. L’influence du cubisme dépasse la forme et l’ornement pour toucher une nouvelle conception de l’espace, comme le feront les architectes, Mallet-Stevens, Chareau, André Lurçat, ou Gabriel Guévrékian, ou Djo Bourgeois.
Le répertoire de formes de l’art décoratif a aussi été profondément renouvelé par l’intérêt que les artistes vont portés aux arts primitifs. L’art africain va profondément influencer des artistes aussi divers que Matisse, Picasso, et Derain. Sans oublier les sculpteurs, Brancusi, Archipenko, Lipchitz, Laurens, ou Modigliani.
L’art africain est jusqu’en 1914, collectionné par quelques rares amateurs, mais c’est surtout après la guerre, par la biais du Jazz, et des revues nègre (Joséphine Baker), que certains artistes décorateur, comme Paul Dunand vont regarder les motifs africains et s’en inspiré. Les formes africaines se retrouveront en joaillerie, en ameublement, tapis, verreries et céramiques. C’est l’époque des premières missions ethnographiques, et du développement des collections du musée de l’homme. Avec comme apogée 1931 et son exposition coloniale, et des missions comme La croisière Noire. Les artistes d’avant garde vont avoir un intérêt particulier pour la culture noire. Années où se développe le jazz, leur donnant une visibilité. Formes, couleurs et rythmes afro américains envahissent l’art européen.
- Tabouret de pierre Legrain 1923, appartement jacques Doucet (Virginia, museum of fine arts)
- Lit repos pirogue, Eileen Grey 1919-1920, Virginia museum of fine arts
Mais aussi par l’art de l’Egypte Pharaonique, qui est redécouvert suite aux grandes fouilles menées par les Anglais, et la découverte spectaculaire de la tombe de Toutankhamon en 1922 par Howard Carter. Ce qui va créer un fort engouement pour les motifs de l’Egypte antique.
Ainsi que les découvertes archéologiques de l’Amérique centrale, à Chichen Itza, les pyramides Maya inspireront surtout les architectes qui dessinent la gratte ciels.
Mais aussi les arts d’extrême orient, chine, vocabulaire décoratif d’une très grande richesse, mais aussi par ces matières jade, laque, bronze. Et japon.
Sans oublier les fromes issus des traditions populaires, qui seront repris et modernisés.
Le grand couturier et collectionneur Jacques Doucet, qui avait rassemblé une vaste collection d’objet du XVIIIème, va en 1913 décidé de tout revendre pour commencer une nouvelle collection d’art moderne (Matisse, Picasso, Brancusi), et d’art africain. C’est pour accueillir cette nouvelle collection, réunie grâce aux conseil de son ami André Breton, qu’il se fait aménager en 1925 un « studio », rue st James à Neuilly, par l’architecte Paul Ruau, et le décorateur Pierre Legrain, qui en dessine les meuble dans un style africano-cubiste. Il souhaite également permettre à de jeunes créateurs de participer à la réalisation du décor de son studio, espace entièrement dévolu à la modernité. Et ainsi d’apporter un soutient à jeune création. Il fait travailler Paul Iribe, Eileen Gray. Pierre Legrain prend en charge le vaste chantier de reliure : la bibliothèque de J. Doucet. Legrain va être initié à l’art moderne par la collection que Doucet assemble sous ses yeux, on voit son style évoluer en parallèle, et il intègre les formes de l’art africain dans ses objets
- Chaise curule de Legrain.
Le studio est un bâtiment sur deux niveaux, un escalier de verre conduisant à la demoiselle d’Avignon de Picasso, puis trois pièces en enfilade, vestibule, salon, et cabinet d’orient. Legrain meurt en 1928, Doucet meurt en 1929, ils ne verront jamais le studio achevé.
L’influence du futurisme, se fera aussi sentir dans l’art décoratif. En suivant les préceptes du manifeste futuriste écrit par Marinetti, Giangiullo rêve de créé les meubles de l’alphabet à surprise, ou meubles parolibre : meubles mobiles et parlant. Le futurisme qui exalte la vitesse, le dynamisme et la modernité, va inspirer l’art de l’affiche, mais aussi l’esthétique de ses nouvelles machines qui vont de plus en plus vite, trains, voitures et avions.
L’influence des courants d’art abstrait comme le néoplasticisme, et le suprématisme se ressentira également, dans le gout des formes géométrique pures. Le suprématisme inspirera plus directement Jean Dunand.
Mais il y aussi parallèlement a ces influences d’avants gardes, un courant d‘artistes décorateurs plus traditionnaliste. Les décorateurs français sont issue d’une longue tradition, qui pour eux symbolise « l’esprit français », élégances des formes, et profusion du décor, dont des motifs traditionnels comme la guirlande et la corbeille de fleurs, qui seront des thèmes décoratifs récurent de l’art déco, développé par, André Véra, Groult, Follot, Süe, Mare, associés dans la compagnie des arts français.
Fidèles à l’artisanat d’art, ils réalisent un mobilier qui est la succession directe de la maison bourgeoise 1900, mais dont le confort et la modernité selon eux correspond au XXème siècle. Ils recherchent des matières précieuses, bois exotiques (ébène, acajou ) des nacres, de l’ivoire, du galuchat, de la laque, des métaux, cuivre, argent, les formes restes rondes, seuls les ornements ce font plus modernes légèrement géométrisés, comme la rose cubiste. Et se teinte d’exotisme.
Ruhlmann sera une des personnalité phare de se courant traditionnaliste, plus inspiré de l’antiquité et de l’orient il créer un style néo-classique. Il revendique cette inspiration classique, mais il souhaite l’adapter à son époque.
Le style art déco qu’ils vont inventer ce caractérise par un goût du luxe, et de l’ostentatoire, aux parfums exotiques. Celui ci va se développer très rapidement après l’exposition dans le monde entier, et ce grâce à Hollywood, qui dans ses films, & comédies musicales met l’art déco à l’honneur. Les scènes se déroulent dans de grands hôtels, Paquebots, et appartements art déco. Devenant a travers le monde des signes ostentatoire de la modernité.
En Inde grâce au mécénat du maharadja d’Indore, fervent amateur de l’art déco, fait construire et meubler différentes villa selon le style art déco.
Au japon, grâce au prince Asaka No Miya, qui fait décore son palais par des artistes français, en style art déco.
A Shangaï.
Mais là où se développa le plus : les états unis, grâce aux artistes européens qui avait immigré aux états unis, où aux américain qui faisait le voyage en Europe. Où se développe particulièrement le style Streamline, lignes souples et aérodynamiques, adaptée à tous les objets, du briquet à la voiture…
La grande souplesse et la grande liberté du style art déco seront aussi les facteurs de son succès immédiat.
La caractéristique principale de l’art déco, et cette tension entre tradition et modernité, certains volant renouveler les formes en respectant la tradition, d’autres qui a l’inverse souhaitait une rupture totale avec la tradition, afin de faire nitre un style vraiment nouveau.
Cependant de jeune artistes, souhaite dépassée cette conception bourgeoise du mobilier, qui ne serait qu’un entassement d’objets de luxe, pour concevoir un mobilier résolument moderne, en accord avec l’époque, ils se regroupe au sein de L’Union des Artistes Modernes, ils rêve d’un habitat fonctionnel, et moderne, cuisine et salle de bain sont regardées avec autant d’intérêt que le salon. Ils vont réaliser l’idée de réconcilier art et industrie, en recherchant les innovations industrielles qu’ils pourraient utiliser.
Pour Francis Jourdain, l’idée est de produire du mobilier bon marché pour une clientèle populaire. Il privilégie le bois massif, les formes sobre et géométriques, et recherche la fonctionnalité, et un rapport étroit entre mobilier et architecture il dessine aussi papiers peint, céramiques te tapis qu’il diffuse dans sa boutique « chez Francis Jourdain ».
Pierre Chareau, reste attaché au bel objet, à la construction de luxe, comme il le développera dans la maison de verre du docteur Dalsace réalisée e 1928-30 avec Bijvoët.
Robert Mallet-Stevens, comme Jourdain réfléchit sur l’espace et la fonctionnalité. Il privilégie un mobilier aux structures de tube d’acier. Le tube d’acier sera un des matériaux qui permet une vraie coopération avec l’industrie.
Eileen Gray, d’origine irlandaise et en France depuis 1902, va aménager des ensembles très luxueux utilisant le laque, l’influence des arts de l’extrême orient et de matière comme le laque marque le travail d’ Eileen Gray, grâce à l’enseignement de Sugawara. Elle conçoit le décor de l’appartement de la couturière Suzanne Talbot, et conçoit des pièces pour le studio de jaques Doucet. Mais quand elle réalise sa propre maison elle privilégie les espaces polyvalents, les meubles escamotables, en tube d’acier.
René Herbst, très hostile a tout effet décoratif inutile, réalise des prototypes, mobilier rationnel et fonctionnel.
Manifeste de l’U.A.M : « …Car l’art moderne est véritablement social.- une art pur, accessible a tous, et non une imitation faite pour la vanité de quelques uns… Nous aimons L’équilibre, la logique et la pureté. Dans les logements nous préférons la lumière à l’ombre, les tons joyeux aux couleurs tristes. Nous voulons offrir à l’esprit et aux yeux un repos après la hâte épuisante et la multiplicité de nos journées. Nous pensons pouvoir allier esthétiquement un équipement pratique à un une atmosphère psychologique, qui exprime plus la personnalité de l’occupant que sa classe sociale ou son état de fortune. Nous rêvons de villes vastes aérée, joyeuses dans la verdure. » Louis Chéronnet.
Explique le Style Paquebot, et le style clinique.
Ce qui oppose aussi les anciens aux modernes, c’est que les anciens défendent un savoir faire « français » alors que les modernes ont une démarche universaliste, qui choque et dérange un ordre établit.
En 1925, ceux qui dominent l’exposition sont les traditionnels et non les modernes, cependant, ce sont ces derniers, qui par leurs réalisations et leurs manifestes, dans la revue « l’esprit nouveau » vont fonder le style art déco, aussi bien stylistiquement, que intellectuellement. Au lendemain de la grande guerre, cette jeune génération d’artiste veulent réformer la société, atteindre un idéal social en créant selon un idéal d’ordre et de pureté, Le Corbusier dès 1921, dit «une maison est une machine à habiter », la maison doit être repenser par rapport aux activités humaines, et aux possibilités techniques que lui offre l’industrie. Ils revendiquent l’idée que le meuble doit être un prolongement du corps humain, essentiellement fonctionnel qui se passe d’ornement. Cette conception puriste de l’habitat rejoint celles mise en œuvre par l’école du Bauhaus, dès 1923, lors de l’exposition de sa maison type. Où encore celle de Rietveld qui applique les idées néo plastiques à l’architecture.
Mais dès 1930, les modernes auront leur revanche, lors du salon des artistes décorateurs, où ils auront le succès qu’ils n’avaient pas eu en 1925. Y seront exposés les artistes du Bauhaus, De Stijl, et « Puristes » Français de U.A.M.et en 1937 lors de l’exposition internationale.
Il faut de plus souligner les effets qu’auront le crash boursier de 1929, et la crise qui suivra. Le marché du luxe s’effondre, et les clases les plus pauvres augmentent, artisans et créateurs seront toucher de plein fouet par cette crise.la volonté de développer une production industrielle a bon marché, va changer la donne, et promouvoir une esthétique plus sobre, et des matériaux comme l’aluminium, le verre et l’acier chromé, ou des nouveaux matériaux comme la bakélite, afin de remplacer l’ivoire ou l’ébène. Ces nouveaux matériaux aller conduire les créateurs à s’intéresser à de nouveaux effets créés a partir de miroir de matière réfléchissante, démultipliant les jeux de lumières spectaculaires.