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Art-Histoire-Littérature

Hanna Ryggen, tisser ses idées...

14 Janvier 2015 , Rédigé par Anne-Maya Guérin

Hanna Ryggen, tisser ses idées...
Hanna Ryggen, tisser ses idées...
Hanna Ryggen, tisser ses idées...
Hanna Ryggen, tisser ses idées...
Hanna Ryggen, tisser ses idées...
Hanna Ryggen, tisser ses idées...
Hanna Ryggen, tisser ses idées...

Hannah Ryggen (1894-1970) artiste originaire de la région de Scannia dans le sud de la suède, elle commence à travailler comme maitresse d’école et fait déjà de nombreuses peintures à la gouache.

En 1922, grâce a une bourse elle fait un voyage d’étude à Dresde où elle rencontre son futur Mari Hans Ryggen, ce dernier est peintre de paysage,il a une ferme familiale dans un fjord du nord de la Norvège à Orland, où le jeune couple s’installe en 1924, elle évoque cela comme: « l’aventure de notre vie ».

Pendant de nombreuses années ils vivent grâce aux produits de la ferme, tout en continuant à peindre et à dessiner . C’est toute seule quelle apprend à tisser, elle s’occupe de toutes les étapes du travail, du cardage, du filage, de la teinture, jusque à la réalisation de la tapisserie . Maitriser ainsi toutes les étapes de la réalisation de ses tapisseries est très important pour elle. Ce qui limite ses productions à une tapisserie par an.

Le métier à tisser va ainsi devenir son moyen d’expression privilégié, où elle peut évoquer les sentiments que lui suggère le monde qui l’entoure. Cependant elle se réclamera toujours de la peinture, se qualifiant de peintre, dont les outils ne sont pas les pinceaux mais le métier à tisser. Cependant elle travail sans croquis préparatoires, s’exprimant directement avec les fils de couleurs, elle dit avoir en tête ce que devrait être le résultat final. .

Elle réalisera également des tapisseries plus petites qui vont s’intégrées au mobilier et donc à la vie quotidienne, des coussins, des couvertures, et elle dessinera également des motifs pour le papier peint. C’est au début des années trente qu’elle considère avoir achever sa période d’apprentissage, et qu’elle commence à réaliser des compositions de grandes dimension.

Les injustices, les faits de société, et la politique, seront ses sujets récurrents. Elle suit l’actualité en lisant le journal, et en écoutant la radio. Elle évoquera dans ses œuvres ses inquiétudes lors de la montée du fascisme. Lors de l’occupation allemande la famille Ryggen, accueillera des évadés du camp de prisonnier nazi installé dans la région. Elle réalisera également plusieurs tapisseries en l’honneur de la résistance norvégienne. Ses tapisseries montrent des sujets qui combinent des formes géométriques et des figures. Son travail se distingue de l’artisanat traditionnel et se place du coté de l’art moderne, bousculant ainsi les repères et les classifications.

Hanna Ryggen est une artiste qui n’occupa jamais le devant de la scène à cause de sa volonté de vivre dans sa ferme, près de la nature, dans un fjord norvégien, où elle se consacre pleinement au tissage des ses tapisseries.

Artiste politiquement engagée et pacifiste. Bien que réalisées dans l’isolement d’un fjord, ses œuvres seront présentées dans de grandes expositions, et exposées dans de grandes institutions. Au demeurant son engagement politique est concrétisé par son adhésion au parti communiste de Norvège en 1930, et par sa défense du droit des femmes.

Le tissage est en Norvège une technique qui est présente dans l’économie de la ferme, et donc une caractéristique de la culture rurale. Hanna Ryggen tissait chez elle sur un métier de haute lice construit par son mari. Hanna Ryggen, a dans son travail rapidement intégré les limites techniques du tissage qui contraint le tisserand à utiliser les couleurs en plats, cependant, elle intègre également des figures où elle travail la couleurs avec des effets plus modulés. Sa palette de couleur est limitée aux couleurs qu’elle pouvait obtenir en utilisant des plantes tinctoriales. Elle combine dans ses grandes compositions différentes sources d’inspirations, les techniques de tissage scandinave, et la peinture de Goya, Bonnard ou Gauguin. Elle a cependant un regard critique sur l’art moderne, à l’exception de l’œuvre de Picasso, qu’elle cite dans certaines compositions. D’ailleurs lors de l’exposition universelle de 1937, une de ses tapisseries est exposée non loin du « Guernica » de Picasso. Ses œuvres peuvent par certains coté évoquer l’œuvre de John Heartfield ou George Grosz. La dimension politique de ses compositions est clairement affirmée, il faut cependant souligner la manière dont elle parvient à combiner des éléments de sa vie et sa condition personnelle aux grands évènements historiques.

Certaines œuvres sont plus personnelles comme "le cœur d’une mère" qui évoque sa souffrance et sont impuissance face aux crise d' épilepsie qui touche sa fille unique Mona.

Après la deuxième guerre mondiale les sujets de ses tapisseries évoquent la menace nucléaire, (Mr Atom 1952), la guerre du Vietnam, où les conflits sociaux qui agitent alors la Norvège.

Elle participa à des expositions importantes, à l’international, dès les années 30. Le Smithsonian institute organise une exposition itinérante de son travail dans les années 50, qui parcourra les états unis pendant deux ans. Pendant les années 60, elle représente la Norvège à la biennale de Venise. Ce qui lui permet d’obtenir des commandes d’état importantes, comme pour l’université d’Oslo: »Troll mur »

Une autre commande pour un bâtiment d’état : « we are living on a star ». Cette œuvre fut malheureusement endommagée par l’attenta commis par Behring Breivik.

Son œuvre c’est donc efforcée de défendre l’émancipation de l’humanité, le socialisme, et le féminisme. Ce sont le plus souvent des sujets politiques, de invasion de l’Éthiopie par l’Italie, à la guerre du Vietnam qui animent ses tapisseries.

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