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Art-Histoire-Littérature

Henri-Joseph Harpignies « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)

12 Janvier 2015 , Rédigé par Anne-Maya Guérin

Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)
Henri-Joseph Harpignies  « Le Michel ange des arbres » (Anatole France)

Quelques arbres frêles et tortueux, longent la rivière et rythment l’espace droit de la toile. Leurs silhouettes sombres, graphiques, bien dessinées, se détachent sur un ciel lumineux où flottent dans le lointain quelques rares nuages. La rivière qui semble s’enfoncer dans les profondeurs de l’espace du tableau est tranquille, ses eaux reflètent cette lumière claire qui baigne l’ensemble du paysage, des taches rousses laissent suggérer des feuilles morte flottants sur l’onde et y laissant des taches de couleurs. Au premier plan, à gauche, un éboulis de rocher semble faire barrage à l’eau et opposent leur rude minéralité au plan d’eau calme. La vallée creusée par la rivière n’est pas trop profonde mais montre des aspects escarpés, accentués par effets d’ombres ce qui permet de composer les plans successifs du paysage. Les arbres placés à contre jours dans une lumières rasante laisse leurs longues ombres s’étalées sur la gauche de la composition, aux berges vallonnées, peintes d’un vert tendre.

La grande diagonale montante autour de la quelle s’articule la composition, permet à Harpignies de mettre en place une perspective s’appuyant sur le dessin de la rivière et ainsi de creuser l’espace du tableau. La succession de plans étagés creuse d’autant l’espace que les grands arbres du premiers plan sortent en hors champ de la toile, permettant de donner au spectateur le sentiment des vraies dimensions du paysage et aussi d’avoir l’impression d’être sur les berges de L’Aumance. Les tonalités de la palette, plutôt clairs, montrent des verts tendres, et des ocres clairs permettant de restituer l’aspect doré de la lumière. Les touches de couleurs chaudes des arbres, ainsi que les arbres effeuillés du premier plan, et la lumière évoque une atmosphère de début d’automne. Cette lumière est resituée grâce à la maitrise des forts contrastes, et effets de valeurs des différentes masses de couleurs qui font les plans du tableau.

Quand on observe de près la toile, on peut voir une matière présente mais qui reste relativement lisse, peu d’effet d’empâtement. On peut néanmoins constater les jeux de superpositions de touches de couleurs qui viennent animé un fond de tonalités plus neutre.

Bien charpentée, à la composition réfléchie et équilibrée, cette toile peinte au moment de sa maturité montre un bel exemple des qualités plastiques de la peinture de Henri Joseph Harpignies. L’attention au dessin, à la composition et au cadrage, sont parmi les caractéristiques fortes du travail d’Harpignies, ainsi que le rendu des lumières.

En effet ce dernier consacre sa carrière à la peinture de paysage, dont il sera un des représentant reconnu de la deuxième moitié du XIXème siècle.

I.Enfance et adolescence

Né à Valenciennes le 28 juin 1819, (meurt à st Privé dans L’Yonne le 28 aout 1916.)

Peintre, paysagiste, aquarelliste graveur, bien que n’en ayant jamais vraiment fait partie est souvent associé à l’école de Barbizon. Il fit une carrière tardive mais longue, il est reconnu comme un des maitres du paysage de la peinture du XIXème siècle.

Alors que ses parents le destinaient à poursuivre une carrière dans le commerce, il montre très tôt la volonté d’être un artiste.

Fils de Adèle Lequime et de Henri Harpignies tous deux d’origine Belge (Mons), Henri Joseph Harpignies est issus d’une famille de la grande bourgeoisie. Sa mère est la fille d’un homme d’affaire et d’un financier Belge, quand à son père, il a une entreprise de « roulage accéléré » Valenciennes-Paris, il est administrateur et actionnaire des forges de Denain et Anzin, il est également propriétaire d’une fabrique de sucre à Famars.

La famille vit entre Valenciennes et Famars où il réside dans une grande propriété que l’on appelle « le château ». (Situé à l’emplacement du château actuel, mais qui a été reconstruit autour en 1920 par un petit neveu d’Harpignies.

Dès son plus jeune âge, Harpignies est passionné de dessin, ses premiers dessins son réalisés grâces aux crayons qui lui son offerts par les commis de son père. Il dessine et copie toutes les gravures qu’il peut voir.

Il a alors pour camarades, le fils du peintre Abel de Pujol, et Gustave Crauck, qui deviendra sculpteur, Prignet et Meurice, tous issus de familles d’artistes.

  • 1830, il a 11 ans et entre au collège de Valenciennes.

Où son père veut lui faire suivre des études classiques, avant de venir le seconder dans ses entreprises. Harpignies est un élève médiocre qui n’a de goût que pour le dessin, ou les matières où il peut dessiner tel que la géographie. Son père lui fait suivre des cours de dessins et de musique où il excelle.

« Vers 1830 j’entrais au collège où je ne fit pas grand chose de bon. » H. H.

Son premier maître de dessin est Henri Baisier, prix de peinture à l’académie en 1818.

Son père lui fit abréger ses études et décide de le faire travailler dans ses entreprises, d’abords aux « sucre » où il chargé de la rédaction de courriers, puis au « fer » où il fait de la gestion de commandes et de la comptabilité. Il fait son travail avec soin, afin de se libérer du temps pour dessiner.

Cette période restera selon Harpignies du « temps perdu » , et il regrettera de ne pas l’avoir utilisé à l’école des beaux arts.

Si il travail pour l’industrie familiale, tous ses temps de loisir son consacrés au dessin.

II.La rencontre avec le paysage, formation

Le milieu dans le quel il évolue, celui de la grande bourgeoisie valenciennoise est plutôt tournée vers les arts et sollicite sa sensibilité artistique, c’est a cette époque qu’il fera de nombreux portraits et caricatures des figures valenciennoises.

Les dimanches de Famars sont réputés pour la bonne humeur du fils de l’hôte, qui est de caractère enjoué, bout en train, et de plus excellent musicien. C’est au cours de ces réunions dominicales qu’il discute art.

Cependant son père ne peu que constater son manque de goût pour les entreprises familiales, et demande conseil à un ami de la famille : le docteur Lachèze.

Ce dernier conseil un voyage d’étude à travers la France. Harpignies découvre des nouveaux paysages, les Alpes, le Pyrénées, La mer.

« Ce voyage dura 9 mois, Il m’en reste une grande impression, le souvenir des Pyrénées surpassait tout. Bref cette excursion m’imprima le gout du des arts de la peinture. »

Il fait du dessin et des aquarelles, ce n’est qu’en 1844 qu’il acquière sa première boite de peinture à l’huile.

Son père se résigne : « Soit, c’est l’art qui l’attire non l’industrie »

Le docteur Lachèze, ami de la famille, aime les arts, et s’intéresse aux artistes , lié avec le peintre paysagiste Jean Achard, il lui envoi Harpignies

Jean Achard qui le prendra comme élève.

Bien que dessinant depuis longtemps, la vrai formation d’Harpignies ne commence que tardivement. Achard aurait une mission : vérifier si Harpignies à l’étoffe d’un artiste !

  • 1846- 1848 Harpignies est dans l’ atelier Jean Achard à Paris (27 ans), ce dernier est proche des peintres de l’école de Barbizon.

    Harpignies dont la formation est payée par sa famille peut s’offrir un atelier privé et devient l’élève de Jean Achard.

    La méthode d’Achard est la persévérance.

    Il décide de faire travailler son élève sur le motif, deux toiles à deux moments différents de la journée. Harpignies travail plusieurs mois sur ses toiles, et l’une lui donne plus difficulté à cause d’un arbre, qu’il décide de supprimer du paysage. Il est repris par son maitre : « vous dites que vous voulez devenir artiste et vous reculez devant une difficulté …allez refaire votre arbre, ou retournez chez votre père. »

    Il gardera toujours pour son maitre un culte respectueux ! Très attaché à Achard, il reconnaît lui être soumis « comme un enfant ».

    « J’avais le vraiment le désir d’apprendre et de parvenir, parce que j’aimais la nature avec passion et que l’art me semblait la plus belle carrière du monde. » Nous voyons ici se dessiner à grands traits ce qui définira Harpignies : le dessin, qui restera toujours premier dans la construction de ses tableaux, et le thème du paysage, qui sera la spécialité d’Harpignies.

    Achard initie aussi Harpignies à la gravure. Si ce dernier ne persévère pas dans cette technique, il gardera toujours des estampes de son maitre, qu’il montre facilement et en fait admirer les qualités de dessin.

    1847 –Il accompagne Achard dans un voyage dans le Dauphiné du coté de Crémieux

    Harpignies travaille dans l’atelier de son maître, c’est ce dernier qui le pousse à faire le voyage à Rome.

    C’est l’Histoire qui viendra bousculer, ce qui apparaît jusqu’ici le déroulement classique de la formation d’un jeune peintre dans l’atelier d’un maitre, à Paris qui est l’épicentre de l’art.

    Fuyant les troubles parisiens (il a 30 ans) Harpignies rentre à Valenciennes quelques semaines.

    Puis il décide de retrouver son maitre Achard; qui s’est exilé à Bruxelles, il y fait un séjour de près d’un an,

    C’est à cette occasion qu’il publie un album de 13 paysages gravés (eaux fortes), techniques à la quelle il a été initié par Achard.

  • un retour aux sources du paysage : » la peinture flamande »
  • Il fait un voyage en Flandre avec Achard pour découvrir la peinture flamande du XVIIème et poursuit son voyage le long du Rhin, et rejoint le docteur Lachèze à Baden-Baden en 1850.

    Nous pouvons ici parler d’un retour aux sources du paysage : la peinture flamande du XVIIème qui était devenue chez les amateurs de peinture du XIXème la référence en ce qui concerne le paysage.

    Cette référence aux paysages flamands du XVIIème est constante chez les jeunes peintres qui voient dans ces peintures les prémices de leurs recherches, un attention au paysage « vrai », et aux lumières.

  • 1850 : c’est donc dès la fin des années 1840 qu’Harpignies se consacre aux paysages, et sa spécialité pendants quelques années sera les paysages avec enfants.
  • Si la référence flamande est importante ce qui anime Harpignies au début de cete années 1850 c’est un grand projet : le voyage en Italie

    III.Le voyage en Italie : 1851-52–Rome, Naples, passe 6 mois a Capri.

    « L’Italie, L’Italie ! Tel est le vœu de tous les artistes qui commencent à sentir les beautés de leur art, et que possède l’enthousiasme du talent. »

    Pierre Henri de Valenciennes « Traite du paysage » 1800

    Il s ‘embarque a Marseille, arrive Civita Vecchia, et rejoint Rome.

    « Cette belle mer à droite, ces mamelons a gauche, c’était bien là le pays dont j’avais rêver. »

    A Rome tout l’intéresse, peinture, architecture, histoire, ethnographie, archéologie….

    Son père lui a fournit une lettre d’introduction du ministre Dumas pour le directeur de la villa Médicis, M. Allard qui l’accueil chaleureusement, et Harpignies sera rapidement adopté par les pensionnaires.

    Ce voyage à Rome est le voyage initiatique dont rêve tout jeune peintre à cette époque.

    Il est la récompense du fameux « prix de Rome » de l’école des beaux art, qui offre a ses lauréats d’un voyage et séjour à Rome logés à la villa Médicis.

    Harpignies fréquente la villa Médicis grâce à la lettre d’introduction fournie par son père et aux bonnes recommandations de Achard. Il y sera rapidement bien intégré..

    Harpignies comme de nombreux autres jeune peintre qui font « seul » le voyage en Italie fréquente les peintres de la villa Médicis, très sociables.

    Mais encore une fois son caractère chaleureux et enjoué joue pour lui, ils accueillent le peintres français de passage à bras ouverts.

    C’est de plus le seul lieu à Rome où les jeunes peintres peuvent faire du nu d’après modèle.

    Gustave Moreau, Edgard Degas, Camille Corot, font partie de ces peintres qui voyagent à Rome par eux même mais qui vont néanmoins fréquenter la villa Médicis.

    C’est à Rome qu’il développe la technique de l’aquarelle, Harpignies sera d’abord reconnu pour son œuvre d’aquarelliste, et exposera à plusieurs reprises des aquarelles.

    Il fréquente aussi le « café Grecquo », lieu de rencontre des peintres français et suisse à Rome, et loge chez la signora Rosa, vieille dame qui a connu plusieurs générations de peintres.

    « Rome a eu sur moi une influence immense, et c’est de cette influence que je vis toujours. Elle m’a formé, elle m’a crée, elle m’a soutenue, et me soutient toujours. C’est a elle que je dois non seulement mes plus nobles émotions, mes meilleurs inspirations, Que ceux qui veulent apprendre aillent là bas, ils se rendront compte de ce qu’est la beauté. »

    Si Harpignies peut faire ce séjour italien alors qu’il n’est pas élève de l’école des beaux arts, c’est grâce à la fortune familiale. Cependant son père garde en main les cordons de la bourse, et Harpignies doit trouver des astuces pour réduire ses dépenses. En effet se loger chez la signora rosa lui permettra de faire des économies.Depuis le XVIIème siècle, le voyage à Rome est un moyen pour les peintres de compléter leur formation en dehors de la corporation. Mais c’est aussi un parcours initiatique, à la rencontre des richesses culturelles, antiquités mais aussi les grands maitres de la renaissance, et bien sur d’une lumière !

    (Sans oublier un moment de liberté pour des jeunes homme hors du regard familial)

    Mais c’est aussi un moyen de nouer des relations, des amitiés avec d’autres peintres et d’ainsi créer un réseau d’amitié.

    Une fois installé à Rome les peintres peuvent préparer des excursions, plus au sud, et découvrir de nouveaux paysages. Naples, Capri.

    Entre camarades, ils font des « parties de campagne » c’est comme ça qu’il découvre un jour de printemps, Isola Farnèse, ou encore la vallée de L’Égérie.

    « C’est bien la paysage que j’ai rêvé. J’aimais la forme, elle existe là par excellence comme partout dans la campagne romaine, c’est là que je l’ai comprise et elle a été mon guide pendant toute ma carrière. »

    Il part pour 6 jours a Naples, et y reste 6 mois, il s’intéresse à l’archéologie, et va à Capri où il effectue des vues du Vésuve. Il affirmera toute sa vie qu’il doit tout à l’Italie : « c’est Rome qui m’a marqué par dessus tout »

    Depuis quelques années le voyage en Italie, évolue avec le regard des peintres qui se détourne des références antiques, et redécouvre le paysage.

    Harpignies passe ainsi deux années en Italie, et reviens à Paris à un moment charnière dans l’histoire de la réception du paysage.

    C’est à ce moment qu’il rencontre Corot et est introduit auprès des peintres de l’école de Barbizon, amis de Corot. Il considère ce moment, le retour d’Italie, comme le début de sa carrière et la fin de sa période de formation. Il commence à développer aquarelles et composition à l’huile, et à exposer.

    Ces années 1850 marque un tournant décisif dans la réception du paysage,

  • IV-La réinvention du paysage.
  • 1)une nouvelle mode : le paysage .

    Au XIXème siècle émergent donc de nouvelles catégories d’amateurs d’art, l’art n’est plus réservé aux princes, et les couches sociales inférieures s’intéressent de plus en plus à l’art.

    Preuve en est que le Salon, attirent de plus en plus de public. De nouvelle pratiques émergent, comme la location de tableaux à la soirée ou à la semaine, ce sont les encadreurs, papetiers et marchand de couleurs qui se chargent de ce nouveau service.

    L’invention de la lithographie au début du siècle va aussi contribuer à la diffusion d’images. Tout cela explique l’engouement pour un nouveau genre : « les vues pittoresque ». Des album de paysages sont alors publiée, comme « le voyage pittoresque en Dauphiné » édité par Dagnan, puis une autre série sur la Loire.

    Une autre influence de l’évolution de ce genre : les conquêtes révolutionnaires et napoléoniennes qui conduisent des artistes officiels a recenser le paysage français.

    Les vues pittoresque, les paysages étaient des sujets plus facile a introduire dans les intérieurs bourgeois, les tableaux plus petits , plus mobiles, les marchands y voient la possibilité de toucher un nouveau public ! Durand Ruel se fera avant d’être le marchand des impressionnistes, le marchand des peintres de l’école de Barbizon.

    Ce gout pour les paysages hollandais et anglais, va permettre aux jeunes paysagistes français, qui s’éloignent du paysage néo classique de se placer dans une autre tradition, et ainsi donner des références et une plus grande légitimité a leurs propres recherches.

    Le paysage devient donc le thème majeur de ses peintres « moderne » qui se détourne des tableaux d’histoire. Le paysage qui n’était jusque là qu’un décor devient le sujet du tableau.

    Entre 1780 et 1820 on pouvait donc voir se dessiner deux courants paysagistes,

  • le paysage Néo classique, qui est un paysage idéalisé, reconstruit en atelier a partir de notes prises sur le terrain, utilisant la technique du ressouvenir promue par Jean Bertin, réputé professeur de paysage ancien élève de David.
  • paysage flamand ou hollandais, plus réaliste, où les peintre choisissent des vue plus simples, les tableaux n’ont plus de sujet littéraires ou historique , le désir du peintre et de rendre avec exactitude une topographie.

    Il leur faut donc comme ces maitres classiques se référer à la nature. Même pour le paysage historique, il est donc nécessaire d’observer et peindre la nature.

    Pour Valenciennes, la base du travail se fait dans la nature, en plein air, croquis et pochades, études, qui permettent au paysagiste de posséder tout un répertoire de formes, dans le quel il puisera pour « composer » un paysage historique.

    C’est Pierre-Henri de Valenciennes, qui va élaborer une théorie dans « éléments de perspective pratique à l’usage des artistes «, il y défend la peinture de paysage, genre dont il veut élever le statut.

    Il va pour cela classer les paysages, en sous genre, et fait du paysage historique le genre le plus élever dans la peinture de paysage. L’autre catégorie est « la vue » : » un aspect de la nature dans sa plus grande vérité ».

    Valenciennes insiste cependant sur le fait que le peintre de paysage est un « élève de la nature », qu’il doit l’observer attentivement et la comprendre. Être sensibles aux effets atmosphériques et aux divers phénomènes naturels.

    Cependant pour obtenir un statut égal a celui des peintres d’histoire, le peintre de paysage doit se confronter au » paysage historique «, qui est quand à lui soumis à la référence littéraire, et qui donc peut se prétendre égal de la poésie. C’est ici le « peintre –littéraire » qui s’exprime et non plus le « peintre –scientifique » .

    Cette tension persistante chez les peintres de paysage tout au long de la première moitié du XIXème siècle, ce sont les peintres de l’école de Barbizon qui vont la résoudre en affirmant le désir de peindre le paysage pour lui même et ainsi de ne plus se soumettre au dictat de la peinture d’histoire.

    Cette émancipation ce fait au détriment du statut plus élevé au quel pouvait prétendre le peintre d’histoire, qui était proche de celui de l’homme de lettre. Mais cette volonté de restituer la vérité la vérité du paysage, permet aux peintres de se placer du coté de la science.

    « C’est l’amour de la campagne, le désir de contempler à loisir le spectacle de la Nature, et surtout l’ardente ambition de la représenter avec justesse et vérité qui ont déterminé notre profession » P-H Valenciennes.

    Cela se fait par étapes, au début du XIXème, le paysage néo classique est encore une combinaison idéale d’éléments pris dans la nature. Le paysagiste tel un naturaliste, prend note et classe le matériau brut qu’il observe devant lui, et créer ainsi un répertoire de forme, l’artiste est celui qui saura combiner ses formes.

    La difficulté est donc de déterminer ce qui est un « motif », c’est là que le cours de dessin opère, car il aura appris aux jeunes artistes quels sont les « motifs » intéressant.

    Cette idée du « motif » ou de la « vue » correspond donc aux dessins des cours de paysage .D’une certaine manière le peintre a déjà en tête ce qu’il doit rechercher dans le paysage pour en fait une vue, c’est bien un paysage idéal qui est malgré tout construit, mais a rebours.

    Cette démarche conduit a ce que l’on appelle le paysage « pittoresque », qui est donc ainsi réalisé est qui a les faveur du Salon dans la première partie du XIXème siècle.

    Le pittoresque, ou paysage « champêtre « est introduit en France par les traités théoriques anglais, et le goût pour le jardin à l’anglaise. Le pittoresque valorise de manière esthétique les imperfections de la nature, et par la même permet de mieux la domestiquée. (Souches, ruisseau, chaumières). La nature est ici traitée de manière abstraite, sans volonté réaliste, en construisant une composition qui est une accumulation de « motifs ».

    C’est au tournant des années 1820-1830 que cette conception « abstraite » du paysage commence à être vivement remise en question.

    P.H. de Valenciennes, peintre néo classique revendique l’importance du travail d’après nature. Et Valenciennes comme Chateaubriand revendique une autre approche du paysage historique, non plus une recomposition pour atteindre un idéal, mais mettre en avant les dimensions morales et poétiques du paysage même.

    Châteaubriand soulignant que le poète comme peintre trouve son inspiration dans la nature. Ce qui dessine ici les contours d’une nouvelle approche du paysage historique, plus « naturelle ». Cette nouvelle vision du paysage peut alors se rapprocher du courant romantique : une exaltation poétique de la nature.

    1)Une nouvelle conception du paysage : le paysage romantique.

  • C’est au Salon de 1831, que l’on va pouvoir voir la confrontation des deux conceptions du paysage, l’ancienne garde, dont les compositions sont une juxtaposition de stéréotypes et de motifs, et une nouvelle garde , plus proche de la nature.

    Un des premier à affirmer sa volonté de fidélité à la nature et Théodore Rousseau, (avec Camille Corot) qui dû combattre le jury du Salon qui refusait systématiquement ses paysages, entre 1834 et 1848.

    La révolution va rebattre les cartes des postes institutionnels, et amener des changements dans la direction des beaux arts, ce qui permettre a cette nouvelle génération de paysagistes d’émerger au Salon.

    Il eu ainsi sa revanche après 1848, reconnu par les critiques, il est apprécier de nombreux collectionneurs. Il devient le symbole du renouveau du paysage en France.

    S’opère alors ce que les Goncourt appelleront « la victoire du paysage », nouvelle école du paysage où on l’on retrouve les paysagistes qui ce sont s’installés à Barbizon, ou Marlotte.

    On pourrait aussi appeler cette école « naturaliste » si on considère que leur but est de rendre le paysage dans sa vérité.

    Ce qu’il faut surtout souligner c’est que ces peintres « naturaliste » ont surtout une nouvelle manière de peindre le paysage. La touche est plus large, plus libre, plus visible, et le tableau est moins dessiné. Les formes constitutives du paysage ne sont plus juxtaposer se détachant nettement les unes des autres, mais sont rassemblées dans « un tout de la facture », unifiés par la lumière et la touche. Le paysage y est moins précis, et en cela pourrait paraitre plus éloigné de la vérité, Mais ce qui fait que ces paysages sont plus vrais, c’est que le peintre va s’identifier au paysage.

    Harpignies, ce situe dans ce mouvement, il devient un des représentants de cette nouvelle conception du paysage. Suivant ses ainés, Corot, Daubigny, Rousseau. Où le peintre entre en communion avec le paysage, et où le tableau devient le reflet de ce dialogue.

    Il a cependant toujours tenu à ne pas être classé comme « peintre de l’école de Barbizon », revendiquant une place singulière dans l’évolution de la peinture de paysage .En effet, il est plus jeune et ne fait pas tout à fait partie de la génération des peintres de Barbizon, et il est aussi « trop vieux »pour intégrer les recherches de la génération des impressionnistes.

    De plus avec en 1830 l’invention du tube de peinture en métal, et sa commercialisation en France, ainsi que la commercialisation des toiles préparée les peintres peuvent s’affranchir de l’atelier et aller peindre en extérieur. Les développement de l’industrie chimique va également contribuer a un renouvellement de la palette de couleur, (malheureusement ces nouvelles couleurs se révèlent être très instables)

    Les nouveaux réseaux de chemin de fer rendent la province plus accessible, et les peintres vont à Barbizon ou en Normandie.

    Certains peintres se spécialisent , les paysages avec animaux, comme Rosa Bonheur et Troyon , les paysages avec paysans, comme Millet , ou encore les paysage avec enfants, comme Corot et Harpignies .

  • Peindre dans la forêt
  • Les premiers peintres à s’installer dans la foret de Fontainebleau son Théodore Rousseau, Narcisse Virgile Diaz, Jean François Millet, Charles François Daubigny…. Mais aussi Camille Corot grand ami de Daubigny.Si la forêt de Fontainebleau attire les peintres, c’est pour plusieurs raisons : relativement proche de Paris, le chemin de fer permet de rejoindre Paris assez rapidement. De plus cette forêt selon le code forestier alors en vigueur est proscrite de toute exploitation humaine, ni coupes, ni feux ni pâturages, ce qui lui donne un caractère plus austère et plus sauvage, et ajoute encore du pittoresque a un site dont le vallonnement, et la présences de sites aux roches tortueuses en font déjà un lieux exceptionnel.En effet certains sites sont tellement pittoresque qu’ils deviennent des motifs incontournables, comme « le rageur » arbre à la silhouette dès plus pittoresque qui sera dessinés sous tous les points de vus à de nombreux peintres.Ils se passionnent pour les effets fugitifs de la lumière dans le paysage, aux de jeux de lumière dans les feuillages, est commencent a éclaircir leur palette, a se rendre compte que « la qualité de la couleur est toujours déterminée par la lumière ». Narcisse Virgile Diaz

  • 1854-56, c’est a son retour d’Italie qu’Harpignies fréquente Marlotte. Introduit par Corot. Harpignies confier à Charles Moreau Vauthier ses souvenirs de Marlotte.
  • .

    Marlotte est un village en bordure de la forêt de Fontainebleau, qui sera fréquenté par Corot et ses amis, mais aussi par de nombreux écrivain. Puis par les impressionnistes, Renoir, Sisley. A Marlotte, on s’installe chez la mère Antoni.Apprendre à voir la forêt : Les tableaux des peintres de « Barbizon » vont changer le regard sur la forêt.Harpignies participera par sa large production a éduquer le regard, et ainsi nous apprendre a voir un paysage, en discerner les caractéristiques et les beautés .

    V. Premiers succès au Salon

    Quand on est peintre au XIXème siècle le symbole de la réussite, c’est exposer au Salon, y être médaillé. C’est le signe de la reconnaissance par ses pairs, c’est le passage obligé. Souvenons nous de la manière dont Manet chercha avec patience et détermination a être exposé au Salon, refusant tout autres expositions.

    Le Salon qui est devenue une institution incontournable, est le lieu où tout peintre rêve d’exposer.

    Ce dernier a une histoire complexe qui remonte au XVIIème siècle. Incontournable il est c’est à la fois désiré et critiqué par les peintres. En effet exposer au Salon c’est une reconnaissance, mais surtout une « carte de visite », une visibilité et une assurance d’être à la fois reconnu par les institutions (médailles, légion d’honneur, postes à l’académie des beaux arts, accès éventuel aux commandes publiques qui restent rares) mais aussi des collectionneurs et amateur d’arts : des acheteurs. Cependant depuis le début du XIXème siècle le Salon connaît une histoire mouvementée. Le désir des artistes est que le jury du Salon soit élus parmi eux, et renouvelé régulièrement. Mais le ministère, choisit un jury au sein de l’institut. Ce Jury souvent partial et injuste, dont les critères de choix sont souvent plus politique qu’artistique. Et qui choisit systématiquement des artistes et des œuvres qui correspondent aux canons classiques et académiques. Certains artistes comme Théodore Rousseau sont systématiquement refusés. Cette ambiance conduit certains artistes pourtant reconnus a renoncer a exposer au Salon : Ingres.En 1834 c’est « de justesse » que le tableau « les femmes d’Alger » de Delacroix sont accepté au Salon, peut être trouve-t-il grâce aux yeux du jury, qui a cette époque introduit un nouveau genre au Salon : la peinture Orientaliste.

    Bien que ce jury soit désavoué par les peintres, le Salon reste le lieu où il faut exposer. C’est en effet devenu un grand moment de la vie culturelle et sociale parisienne, un rendez vous mondain, où on peut espérer rencontrer des amateurs et collectionneurs importants. De nombreux artistes vont au cours du XIX siècle essayer de mettre en place et proposer des plans de réforme. Dans les années 1840 une campagne de presse soutient l’idée d’un salon des refusés. En plus des refus systématiques d’un jury sévère et réactionnaire, ceux qui parviennent à exposés au Salon, sont l’objet des critiques des « Salonniers » et du public.

    Les critiques ou « salonniers » sont un réel contre pouvoir qui ce met en place face au Jury, en effet la presse artistique se développe de plus en plus, et de grandes plumes comme Théophile Gautier, Gustave Planche, Ou encore Delécuze.

    C’est en 1848 que le salon va connaître une petite révolution, quand la monarchie est renversée, et qu’un gouvernement provisoire rétablit la république, le Salon est remanié dans ses statuts, et le jury est élu parmi les peintres comme les artistes le souhaitait avaient souhaité depuis longtemps, et le Salon de 1848 ouvre le 13 mars 1848, « sans jury » seul un jury a été élu pour distribuer les récompenses. Mais ce salon fut une véritable catastrophe !

    En 1849 un jury est rétablit, et sa composition est confiée aux artistes, mais ce nouveau jury fait aussi des déçus : 3900 oeuvres présentées, 2586 choisies.

    En 1850 le coup d’état et le rétablissement de l’empire n’apportera pas de changements significatifs, si ce n’est que le jury est désormais composé d’artistes mais aussi des représentants de l’administration.

    Cependant il faut souligner que le Salon a malgré tout évolué et changé au cours de cette première moitié du XIXème siècle. Comme par exemple la hiérarchie des genres. Le nombre des sujets d’histoires, et sujets religieux, ce qu’on appel le grand genre sont en baisse, alors que les portraits sont de plus en plus en nombreux. Et autour de 1830, le paysage prend de plus en plus d’importance. Et en 1845, Beaudelaire, place Corot à la tête de l’école moderne du paysage », Corot va ainsi faire école, et à partir de 1848, les peintres dit de l’école de Barbizon, et th. Rousseau en particulier, entrent au Salon.

    Les paysagistes séduisent les critiques : « Le paysage est aujourd’hui j’ai le regret de le dire la partie la plus florissante de la peinture française « Planche 1857.

    Harpignies qui ne commence à exposer au Salon qu’à sont retour d’Italie va largement bénéficier de cette « mode » paysagiste.

    Le paysage est un « petit genre » qui va révolutionner la peinture au XIXème siècle.

  • 1852 : Harpignies de retour à Paris, il prend un atelier faubourg st germain.
  • Il fait la rencontre de Léon Gérôme, et Jean Louis Hamon, il est ainsi introduit dans « la bande à Gérôme ». Il fréquente régulièrement le sculpteur Carpeaux, ainsi que certains Salons Parisiens, en particulier celui de madame Liouville, femme spirituelle et artiste, qui rassemblait dans son salon de nombreux artistes.

    Il entreprend alors les tableaux qui seront présentés dans les années suivantes….

  • 1853 : Il expose au Salon : Chemin creux .ce tableau attire l’attention des connaisseurs, et place Harpignies au sein des « paysagistes «. Chemin creux est le résultat de 7 ans de recherche et de travail.
  • Il retrouve Corot qui l’emmène à Marlotte . Corot restera toujours pour Harpignies la référence ! On connaît le caractère bienveillant et extrêmement généreux de Corot, qui prend sous son ailes les jeunes peintres , et dispense sans répits conseils et amitié.

    Il expose pour la première fois au Salon « vue de Capri ».

    Harpignies va commencer par à se tailler une réputation comme aquarelliste, c’est l’aquarelle qui va lui permettre de prendre son indépendance financière. En effet il va décrocher un important contrat auprès d’un éditeur d’art qui a des galeries à New York et Londres, qui li commande 50 aquarelles par ans. De plus cela contribuera à le faire connaître en Angleterre et aux US où il vendra de nombreux tableaux. C’est seul qu’Harpignies dit avoir appris l’aquarelle, il explique sa construction du paysage par masse de valeur en utilisant des tons neutres, et évoque la spontanéité que nécessite cette technique, un « certain laisser aller nécessaire pour exprimer la forme ».

    Harpignies qui fait des paysages dans l’esprit de l’école de Barbizon mais à la composition plus classique, deviendra une figure récurrente du Salon.

    Si le Salon va continuer a être critiqué sur son « étroitesse d’esprit » , au cours de ces années 1860, ce sont les impressionnistes qui sont alors systématiquement refusés. Ce qui conduira au début des années 1880 à la récréation des salons dit « indépendants ».

    En ce qui le concerne, Harpignies a été accepté par le jury du Salon, il sera un des paysagistes reconnus de son époque.

  • 1861 premier succès au Salon (42 ans ) : Lisière du bois sur le bord de L’Allier.
  • Expose régulièrement au Salon, peintre paysagiste.

    Son travail est remarqué par le critique Théophile Thoré-Bürger,

  • Salon de 1863, Harpignies présente 3 tableaux, un seul est accepté in extrémis : « la futaie aux corbeaux » ce tableau va assoir la réputation de paysagiste d’Harpignies.
  • 1863-65 Ami de Corot il fait avec lui un deuxième voyage en Italie. Corot exercera une forte influence sur Harpignies.
  • 1866 première médaille au Salon : Le soir dans la campagne de Rome, acquis par l’Etat.

  • 1868 , il est à nouveau médaillé, c’est la consécration de son travail, et la reconnaisse de ses confrères.
  • 1875 Harpignies est fait chevalier de la légion d’honneur. Il expose régulièrement chaque années au Salon : 1875 : « les chênes de Château-Renard(allier) », 1876 : « une prairie du bourbonnais effet du matin », 1877 : « le petit village de Chasteloy (allier) »,1878 « le vieux noyer »
  • exposition universelle de 1878, « le saut du loup » diapo 66, et « les chênes de château Renard »
  • VI .Harpignies fait « école » dans la vallée de L’Aumance « .

  • 1869 : une de ses élèves Jeanne Rongier, lui fait découvrir la forêt de Tronçais.
  • Harpignies peintre de la vallée de l’Aumance : Il fait des émules en peignant ses paysages, les notables du villages se mettent à la peinture, et Les environs de Hérisson devinrent un point de rencontre des peintres paysagistes amis d’Harpignies. Les peintres se rassemblent à L’hôtel Charles Ville, table d’hôte accueillante.

    Jeanne fille du fermier général des terres du duc de Morny, est une élève d’Harpignies, son père invite Harpignies et ce dernier très bon cavalier suit à une chasse à cour. Il se perd, et découvre alors des paysages pittoresques de la vallée de L’Aumance, qui le séduisent tant qu’il s’installe à Hérisson, et pendant huit années revient régulièrement peindre ce paysage.

    La bouteille, le château du Croix, le chemin du vallon à Hérisson, Aumance, Château La roche, Chateloy….Environ 50 peintres ont rejoint Harpignies a un moment où a un autre. Le succès de ces rencontres est dû au caractère enjoué et chaleureux d’Harpignies, qui corrige, et distrait ses « élèves ». (Harpignies est aussi un musicien accompli qui joue de plusieurs instruments). Son caractère convivial, ainsi que sa générosité participe à faire de ses rencontres des moments privilégiés.

    Il dispense un enseignement basé sur ses propres expériences, et recommande lui aussi de travailler le dessin : « deux heures passées dans la nature, c’est 1h3/4 pour dessiner, et 1/4d’heure pour peindre ».

    « Examinez la nature sous tous ses effets et aimez-la comme une jolie maîtresse et surtout ne lui faites jamais d'infidélité (...) La nature est une maîtresse adorable à qui il faut toujours faire la cour. Si vous lui faites des infidélités, elle ne vous le pardonne jamais. »

    « Vous est il jamais arrivé de pleuré devant un beau spectacle dela nature. Moi ça m’est arrivé un jour, en 1864, a la Piccola Marina a Sorrente « .

    Pour Harpignies le dessin est le premier travail, il permet de définir les valeurs, les formes et les masses.

    Sa palette : 8 couleurs, Cobalt, vert Véronèse, vert émeraude, ocre jaune, terre de sienne, terres de sienne brulée, brun rouge et blanc d’argent.

    Cette palette est la même que elle de son premier maître Jean Achard. Mais rappel également les palettes de Th rousseau, et de Diaz.Quand Harpignies commence un tableau, il commence par le ciel, contrairement à Corot. « Si votre ciel est bien, votre tableau est presque fini », il a la même démarche que Théodore Rousseau pour qui le ciel est aussi le plus important.Harpignies, pendant la belle saison parcours la campagne à la recherche de motifs, puis à la mauvaise saison, construit ses toiles à partir de ses dessins et croquis.

    « La nature est faite pour servir d’étude, et quand on « sait » après l’avoir consultée souvent, on rentre chez soi et on fait des œuvres »

    C’est pour cela qu’il lui arrive aussi d’avoir recours à la photographie, il a également été le conseillé de la maison Oupinot, photographe Oupinot est conseiller par Harpignies dans ses choix de vue et de cadrage de paysage. Le cadrage et les rapports de proportion ont également beaucoup d’importance pour Harpignies. Le dessin et les valeurs qui permet de construire ses paysages plans par plans, en commençant par les plus éloignés.

    « Dès que mon dessin est bien en place et bien construit déjà on peut dire que mon paysage est fait. La couleur vient après, et il arrive parfois qu’elle apparaisse comme superflue. »

    les peintres qui participèrent a ces « rencontres » ont pour nom, Cabiez, Combes, Dutasta, ou encore Lucien Pénat, . Lucien Pénat y fréquente des peintres comme Léon Bonnat, Édouard Detaille et surtout Fernand Combes, peintre aquarelliste et graveur.

    Harpignies quitte Hérisson en 1878, suite au deux événement : le comité des exposition de moulin reviens sur sa décision de lui acheter un tableau, et on lui avait promis la possibilité d’acquérir la maison qu’il habitait, ce qui lui a été aussi refusé, c’est deux événements le décide a quitter Hérisson. Suite à son départ « l’école de l’Aumance » continue a exister et Hérisson a accueillir de jeunes artistes, mais l’esprit n’y est plus !

    Il s’installe alors a St Privé dans l’Yonne, ou il achète une maison : « la Tremellerie ». Après son divorce d’avec Marguerite Vantillard, épousée en 1865, il vit avec Rose Moreau, « sa gouvernante », et compagne.

    Harpignies a une très longue carrière. Ses paysages de prédilection : le bourbonnais (Hérisson), le Nivernais, l’auvergne.

  • VII.Harpignies et de sud, ou encore l’occurrence de sujets qui le rapproche de la peinture impressionniste.C’est à partir de 1885, qu’il passe régulièrement des hivers sur la côte d’azur, près de Menton en particulier. Malgré ses séjours au bord de la méditerranée on ne peut noter de réel changement dans sa palette dû la lumière du Sud .Cependant on voit une certaine évolution de sa facture dès les années 1900, avec l’âge sa vue baisse, et il construit ses tableau plus par masses, s’attachant moins aux détails, sa palette de couleur évolue elle aussi. Il est alors reconnu et considéré comme « maître du paysage » et placer dans une tradition du paysage français, allant de Claude Le Lorrain, à Corot, Achard.

  • 1870-œuvres décoratives pour l’opéra de Paris : Le val D’Egrie.
  • 1895 –vitraux du château de Trousse-Barrière à Briare .
  • Si Harpignies consacra sa vie au paysage , quelques œuvres montrent des sujets qui sortent du lot, des paysages qui comme les impressionnistes intègre de éléments plus contemporain, ou des scènes quotidiennes.

    Diapo 94, 95 Le portrait et la nature morte restèrent rares (exception des portraits a charge qu’il fit dans sa jeunesse à Valenciennes, qui sont aujourd’hui dans des collections privées ).

    Conclusion :

    La belle carrière qu’Harpignies fit de son vivant l’amena à se faire rapidement oublier au profit des « modernes « après sa mort. Cependant tout au long de sa vie il resta attaché a ce qu’il avait appris de ses maitres, Achard, et Corot, le gout du paysage « bien construit », résultat de son amours de la nature, et de la peinture . Il a une place un peu a part n(appartenant vraiment a aucune école, et pourtant faisant une peinture qui semble être la parfaite représentation de la peinture de paysage française du second empire.

    Bibliographie :

  • École de Barbizon, texte rédigé par Ginevra Ruspoli de la Rochefoucauld, 1991 gruppo editoriale Fabbri, Milan.
  • La carrière des peintres aux XIXème siècle. Harisson et Cynthia White, Champ art, 1991,2009, Flammarion Paris.
  • Histoire du Salon de peinture, Gérard-Georges Lemaire, Klincksieck 2004.
  • Corot la mémoire du paysage, Vincent Pomarède et Gérard de Wallens, Découverte Gallimard, réunion des musées nationaux peinture 1996.
  • Site internet :

  • apophtegme.com
  • musee-orsay.fr
  • Articles revues :

  • Boime Albert. Les hommes d'affaires et les arts en France au XIXème siècle. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 28, juin 1979. Les fonctions de l’art. pp. 57-75.
  • Kalaora Bernard. Naissance et développement d'un loisir urbain : la forêt de Fontainebleau. In: Études rurales, N°83, 1981. pp. 97-115.
  • Strick Jeremy. Connaissance, classification et sympathie : les cours de paysage et la peinture du paysage au XIXe siècle. In: Littérature, N°61, 1986. Paysages. pp. 17-33.
  • Cassou Jean. Du voyage au tourisme. In: Communications, 10, 1967. Vacances et tourisme. pp. 25-34.
  • Gustave Moreau , l’assembleur de rêves, Pierre Louis Mathieu, ACR édition Poche couleur 1998.
  • Histoire de l’école française du paysage depuis Chintreuil jusqu'à 1900 , Georges Lanoë-Villène . société nantaise d’édition 1905.
  • Les Salons de la troisième république : art, littérature, politique Anne Martin-Fugier, édition Perrin, collection Tempus 2009
  • « un jour ils auront des peintres » Annie Cohen-Solal, édition Gallimard2002
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