Paul Klee, un dialogue avec la nature .
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Pour Klee, le dialogue avec la nature n’est pas celui des anciens qui copiaient la nature. Mais un dialogue plus profond, une conscience d’être un élément de la même Création, et d’être en communion avec celle ci.
« Je fais toujours des études au-dehors : je ne dessine pas a proprement parler, mais l’œil le fait pourtant, et il y a des régions qui ont une présence inouïe. Il n’existe pas de domaine dans lequel on puisse s’en tirer sans étudier la nature. »
Il s’inspire aussi bien, du monde végétal, animal que minéral, où encore a des manifestations naturelles, gravitation, circulation de l’eau…
La nature devient source d’inspiration, et permet de guider l’artiste. Les figures abstraites qui naissent de la main de l’artiste, sont alors intimement liées à sa compréhension des lois de la nature. Ce qui permet selon Klee d’atteindre par le biais de l’art a quelque chose qui est plus que la nature. Ce qui le conduit a une simplification de ses formes, lignes et couleurs. Mais aussi à essayer de traduire le mouvement.
Discours de Iéna, 1924 : « Le champ relativement étroit qu’embrasse le regard, à travers le microscope, ne dévoile-t-il pas à nos yeux des images que nous qualifieront de fantastiques si nous les découvrions n’importe où, par hasard, en ignorant leur origine ? Monsieur X, s’il les rencontrait dans une revue d’avant-garde, s’écrierait avec indignation : »cela des formes naturelles ? Tout au plus du mauvais art appliqué ! L’artiste s’occupe donc de microscopie, d’histoire, de paléontologie ? Uniquement a titre de comparaison, par mobilité d’esprit : jamais pour contrôler scientifiquement sa fidélité à la nature ! Uniquement dans le sens de la liberté, d’une liberté qui réclame son droit d’être aussi mobile que la grande nature elle même. »
Pour Klee la contemplation de la nature, est la révélation du mystère de la création. Tout au long de sa vie il entretient avec la nature une relation intime qui inspire son œuvre.
Il faut souligner ici, que cette vision, particulière de la nature, où la nature comme création est mise en parallèle avec l’acte créateur de l’artiste, est reprit par plusieurs artistes au début du XXème siècle (Kandinsky, Delaunay, Arp)…. Le tableau comme création autonome, où se développent les idées de croissance et de maturité, est un équivalent de la nature. Résultat d’un processus naturel, qu’est l’acte créateur. Cette génération d’artistes, a été marquée par le romantisme allemand, où l’âme du poète communie avec le paysage.
Klee s’intéresse tout particulièrement aux processus de croissance. De là son intérêt particulier pour les mathématiques et la physique, ce qui lui permet de comprendre de manière conceptuelle la formation des objets naturels, et d’ainsi mieux saisir leur « nécessité intérieur ». Par exemple il s’intéresse tout particulièrement à la spirale, fait de nombreuses études géométriques, et collectionne les coquillages spiralés, il remarque également la présence de la spirale dans les phases de croissances de certains végétaux.
Pour Klee il suffit de décrypter les lois qui régissent la nature, pour les insufflée dans la création artistique. Cette approche particulière, permet aux artistes modernes mais qui sont cependant intrinsèquement en harmonie avec la Nature.