Avant Garde Russe 1907-1922 : 1ère partie "le néo-primitivisme"
Natalia Goncharova
Mikhaïl Larionov
Kasimir Malevitch
"Loubok"images populaires
Avant Garde Russe 1907-1922 (Première partie: "le néo-primitivisme")
Introduction
L'« Avant Garde Russe » et nommé en Russie » : « art de gauche », dans le sens post- révolution française : progressiste, « ayant des idées avancées ».
Les artistes russes de cette époque sont confrontés à un problème : ils recherchent un équilibre entre les innovations qui viennent d’occident, et leurs racines russe. La caractéristique des avants gardes russe dans ces années 1910-1920 est d’avoir su trouver une synthèse dynamique entre ces deux pôles.
Ils mènent de plus un combat contre la répétition de la tradition, dont le crie de ralliement est:
« créer! ».
Est d’avant garde : « toute œuvre qui libère la peinture de la servitude devant les formes toutes prêtes de la réalité » Olga Rozanova.
L’art ne doit pas illustrer la vie mais être moteur de vie.
- L’émergence et développement des avants gardes en Russie 1905-1915.
1905-révolution naissance d’un esprit de révolte contre le passé, politique ou esthétique. Agitation politique, industrialisation croissante.
La volonté des artistes russes est de dialoguer d'égale à égale avec les avants gardes européennes et de prendre une place.
Le rôle des revues pour la concentration, puis la diffusion des nouvelles idées sera déterminant.
Première revue d’envergure rassemblant des artistes et intellectuels :
« Le monde de l’art » :
Fonder par Alexandre Benois, sensibilité proche des symbolistes et des Nabis,
Son Idéal : art oeuvrant au salut de l’humanité : vérité et beauté éternelle.
Il rassemble des artistes, musiciens, écrivains, critiques,afin de créer un foyer de culture russe qui serait l'égale de la culture occidentale, il poursuit la valorisation de l’héritage de Pierre le Grand qui a voulu occidentaliser la Russie.
les membres de la revue sont: Dimitri Filonov, Walter Nouvel, Léon Baskt (le plus créatif), Diaghilev (le plus entreprenant), Sérov (introduit les idées d’Abramtsevo au sein du groupe)
Il organisent des expositions : Ils font connaitre les impressionnistes en Russie.
La revue fait connaître les courants issus de l’art nouveau en Europe, ainsi que les avants gardes françaises.
si les russes s'intéressent à l'art français , de l'autre coté la France se passionne pour l'art russe.
1906 : organisation de l’expo d’art russe au Salon D’automne à Paris, cette dernière aura un grand succès.
comme lors de l’exposition universelle de 1900 par exemple, et en 1913, au salon d’automne qui accueilli l’art populaire russe.
De plus des peintres installés en France ont des contacts étroits avec les artistes restés en Russie , La Russie est présente en France aussi grâce aux nombreux russes installés à Montparnasse (Chagall, Archipenko, Zadkine), mais aussi avec l’académie russe de Marie Vassiliev, et la présence des Delaunay.
Sans oublier les russes qui viennent quelques mois, quelques années, parfaire leur formation artistique, Kandinsky, Bourliouk, Gontcharova, Larionov, Exter. Ces contacts sont nombreux et étroits jusqu’en 1914.
Les liens antre la France et la Russie , se font aussi par l'intermédiaire de collectionneurs:
Chtchoukine : Ce collectionneur russe de la peinture d’avant garde française avait rassemblé en 1914, 220 toiles de peintre impressionnistes et post- impressionnistes, c’est en 1906 qu’il rencontre Matisse, et en 1908 il est un de ses plus important client . L’hiver 1911 Matisse est en Russie afin de décider le l’accrochage de "la danse" et de "la musique". Matisse est très impressionné par l’activité artistique russe. La collection Chtchoukine est ouverte aux jeunes artistes russes qui seront tout particulièrement éblouis par la peinture de Matisse : larges aplats style décoratif : la desserte rouge.
C’est Matisse qui présente Chtchoukine à Picasso, a qui il achètera plus de 50 tableaux.
Chtchoukine garder dans sa demeures des chambres pour Matisse et Picasso en espérant leur visite, dans la « chambre de Picasso » Chtchoukine avait placer des sculptures africaines dont il faisait également collection.
Grace à ces collectionneurs, les artistes russes vont avoir un accès privilégié à la peinture d’avant garde.
Cette jeune avant garde russe va avoir l’occasion de présenter son travail dans des expositions telles que : « La rose bleu », ou encore « la toison d’or ».
-« La rose bleu », groupe de peintre ayant pour maître Borrissov-Moussatov, privilégiant les thèmes symbolistes et les forment inspirées de l’art nouveau.
-« La toison d’or », est au départ une revue financée par Nikolaï Riabouchinski, qui a pour volonté de « propager » l’art russe. La revue organise des expositions à Moscou dès 1908, où ce côtoient les avants gardes françaises : fauves, nabis, post impressionniste, et russe : Gontcharova, Larionov…
Ces expositions montrent un détachement de plus en plus évident des références littéraires, afin de promouvoir des nouvelles valeurs artistiques : la peinture pure ce qui conduit à l’apparition d’un mouvement primitivisme.
Le « néo-primitivisme » : 1907-1910,
Moscou est alors un centre artistique européen où converge les révolutions artistiques des avants gardes européennes : cubisme-fauvisme-expressionisme –futurisme.
Les artistes russes qui créent le style primitivistes mettent en avant la hardiesse de la couleur, la couleur expressive, ainsi que l’influence des traditions populaires (artisanat traditionnel).
Les artistes qui représentent le mieux ce courant sont Natalia Gontcharova, et Mikhaïl Larionov. Les frères Bourliouk et Kasimir Malevitch.
Le point commun de ses artistes est une formation classique dans des écoles d’art russe, et un voyage à Paris.
L'Importance des liens entre avant garde russe et occident : les artistes russe partent étudier à Paris, ils font le lien entre l’avant garde occidentale et l’avant garde russe. Certains lieux sont des creusets d’élaboration esthétique : à Paris chez les Delaunay, et chez Marie Vassiliev à « l’académie russe », à Munich chez Marianne Werefkin rassemblant Kandinsky, et Jawlensky, Franz Marc, qui réfléchissent sur la non-figuration.
L'Organisation d’exposition par ces artistes afin de montrer leur travail mais aussi leurs références : « La guirlande », « Le maillon », « Les salon de la toisons d’or », ces expositions présentent des œuvres dont la thématique principale est le monde paysan, ou artisan
L’artiste qui reprend le plus a son compte l’esthétique de Gauguin est Natalia Gontcharova, le ramassage des pommes de terres 1907. Influence revendiquée dans les textes de l’avant garde russe : « Gauguin qui a fui la culture pour aller chez les sauvages et qui a trouvé chez les primitifs plus de liberté que dans l’académisme, se trouvait soumis a la raison intuitive. Il cherchait quelque chose de simple de courbe de grossier. C’était la recherche de la volonté créative. Ne peindre à aucun prix comme voit l’œil du bon sens. »Malevitch.
Les caractéristiques du primitivisme :
-une esthétique du quotidien : « Je considère d’un intérêt profond ce qu’à présent on appel la trivialité, »
-Révolution du sujet : Certaines œuvres de Larionov et Gontcharova, exposées à l’école de peinture et sculpture de Moscou, sont considérées comme obscènes et retirées de murs, Larionov est exclut. La société Russe alors extrêmement puritaine.
Ex : Les avants garde utilisent le nu féminin comme moyen de libération des arts.
-Remise en question de la Mimésis : pas de sujets littéraires , mais la vie au quotidien
-À la recherche d’un art synthétique : cf. Wagner : Gesamtkunstwerk : oeuvre d’art totale.
Retour aux traditions : orientophilie. Conscience des artistes de l’importance et de la richesse de la tradition de l’icône, et de la peinture populaire traditionnelle. La peinture d’icône, aux lignes stylisées, au à pats de couleurs, aux effets décoratifs,
La référence à la culture orientale-byzantine et aux dimension cosmique de cet art, est une voie que recherche et revendique les artistes de l’avant garde. Qui au demeurant prennent conscience de toute le richesse de cette tradition grâce à la découverte des avant garde occidentales qui les revisitent.
-introduction de « l’écriture à la main » : dans les compositions néo primitivistes cf. tradition russe –icône-loubok-broderies et faïences .valeur picturale et symbolique de l’écriture peinte.
Le loubok : art des enseignent de boutique.
1913, exposition « La cible »,organisée par le peintre Larionov, qui décide de présenter des Loubok et icônes anciennes. Larionov dans le catalogue insiste sur la planéité de cette peinture, qui se caractérise par aucun effet de profondeurs. Il présente également à cette exposition des peintres naïfs,comme Pirosmanachvili, et Le Dentu. La « découverte » de cette peinture d’enseigne par les peintres de l’avant garde peut se comparer à la découverte du douanier Rousseau par Picasso. C’est un accès direct à des images d’une grande fraicheur et d’une grande simplicité, qui mettent « l’eau à la bouche ». Ces enseignes se devaient être d’une grande lisibilité iconographique, étant donné l’illettrisme alors important de la population.
- Élégants et Élégantes de Larionov.
Ces recherches sont exposées en Allemagne et en France : Kandinsky,connu comme un des fondateurs du "Blaue reiter", organise des expositions d’art populaire russe.
L’art populaire russe est très présent dans l’iconographie de l’Almanach édité par le "Blaue reiter". Kandinsky fait un séjour en Vologda (nord Russie) où il est frappé par la richesse plastiques de l’artisanat traditionnel.
« Dans ces izbas extraordinaires j’ai été confronté au miracle qui par la suite est devenu un des éléments de mes travaux. Là, j’ai appris non pas a regarder le tableau d e l’extérieur mais a moi même évoluer dans le tableau a vivre en lui. Je me souviens avec netteté la façon dont je me suis arrêté, sur le seuil devant ce spectacle inattendu ; La table, les bancs le poêle-si important et énorme-les armoires les buffets, tout cela était peint avec des ornementations amples et bariolées. Sur les murs les –des Loubki(…)Le coin rouge, -le beau coin-était couvert d’icônes peintes ou imprimées , et devant elles des veilleuses brillaient dans les rougeoiements (…)quand je pénétrai dans la chambre, la peinture m’encercla et je pénétrai en elle. « Kandinsky.
Ce que les peintres russes de l’avant garde retiennent de l’art populaire russe, ce n’est ni sa dimension folklorique, ou décorative, mais ce qu’il peut avoir de « grinçant » « dissonant », dans ses formes et ses couleurs. L’avant garde culturel, n’est pas ici un fruit de la ville mais au contraire de la campagne, compléter par l’apport de l’occident, Cézanne, et le futurisme.