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Art-Histoire-Littérature

Auguste Herbin, Synchromie en noir, 1938.

4 Février 2015 , Rédigé par Anne-Maya Guérin

Auguste Herbin, Synchromie en noir, 1938.
Auguste Herbin, Synchromie en noir, 1938.
Auguste Herbin, Synchromie en noir, 1938.

Auguste Herbin est depuis le début du XXème siècle à la pointe des avants gardes, après avoir développé une œuvre fauve et cubiste avant la première guerre mondiale, c’est aux lendemains de la grande guerre qu’il élabore ses premières œuvres abstraites.

Le milieu des année 20 est un moment ou Herbin développe une importante production figurative, pour satisfaire ses marchands et collectionneurs, et pour « épuiser sont désir de figuration ».

Cependant le travail de Herbin est marqué depuis la fin des années 20 par un retour inconditionnel à l’abstraction, une abstraction où dominent l’arabesque, et la spirale. Herbin fait des compositions rythmées par de grandes lignes courbes. Il se positionne « contre » l’angle droit, l’orthogonalité ayant une valeur architecturale, il faut selon lui l’équilibrer avec l’arabesque qui donne mouvement et vitalité, un dynamisme qui s’accorde à l’ordre de la nature. Rythmes, mouvement, composition centripète exprimant une forte vitalité, voilà ce qui caractérise les œuvres de Herbin dans les années 30.

« La ligne tracée par le fil à plomb n’est que le rayon du cercle, de la sphère…L’angle droit microscopique, expression de l’individu microscopique est la loi essentielle de l’architecture à l’échelle de l’individu. Le tableau ne peut être que mouvement, expression à l’échelle universelle…La valeur attachée à la ligne droite est individuelle, statique, architecturale. La valeur d’expression attachée à la ligne courbe est collective, universelle. »Cahier 1 abstraction-création .1932

Mondrian ou Vantongerloo s’oppose a cette idée, pour eux la ligne droite étant unique, et plus universelle que la courbe qui peut être multiple.

Cependant, malgré les différences de conception esthétique La nouveauté de ses compositions le place comme une des personnalités phare du groupe. Herbin va ainsi se retrouver parmi les artistes qui défendent l’art « abstrait-concret circulaire », avec Delaunay et Kupka. Ils seront rapidement rejoints par d’autres artistes qui intègreront la courbe dans leurs compositions comme Villon (espace 1932), Baumeister, Béothy, Gleizes.

Même Vantongerloo finira par introduire la courbe dans ses compositions.

Certaines œuvres des années 30 montrent cependant encore des réminiscence de figuration, qui seront cependant définitivement évacuées de son œuvre quelques années plus tard

Le passage à l’abstraction, est pour cette génération d’artistes et Herbin en particulier, la possibilité de créer une œuvre autonome, totalement affranchie de la réalité. Construire un « objet » qui est l’équivalent plastique d’une idée abstraite, dégagée de toute filiation avec des objets naturels.

Ceci va s’exprimer dans l’œuvre d’Herbin par l’abandon définitif de toute illusion de profondeur, modelés qui suggèrerait un volume. Les couleurs sont posées en aplats, toute trace de geste est totalement évacuée, la matière est « anonyme », les formes sont plus épurées, plus simplifiées. Cette recherche de formes et de couleurs épurées et ne gardant aucune trace de du geste individuel du peintre est le moyen choisi par Herbin pour ainsi atteindre une peinture plus universelle. Cependant de façon paradoxale il signe toujours ses œuvres.

Ces grandes compositions de la fin des années trente, peuvent aussi par certaines lignes évoquer les courbes du tao, ou de la calligraphie arabe. Chaque tableau de cette époque se caractérise par une grande « unicité ». Au cours des années trente Herbin va également évoluer vers une palette de plus en plus vive. Certaines de ses compositions deviennent de plus en plus dynamiques, voir agressives. Cependant on constate qu’il ne parvient pas encore à unir fond et formes.

Lorsqu’entre 1931 et 1936 il s’engage dans Abstraction–Création dont il sera une des chevilles ouvrière, « actif et énergique, aimé de la plus part des peintre » ,il est nommé président. Se donnant totalement a ses responsabilités, ces années montrent une

Production très restreinte.

La plus part des artistes les plus âgés du groupe ont un parcours personnel spirituel marqué la théosophie, où l’artiste en tant que créateur est celui qui va exprimer les forces vitales et divines qui animent l’univers. Alors que les plus jeunes ont une vision beaucoup plus matérialiste de l’art, plus tourné vers la science et la technique, où l’œuvre est uniquement formelle.

Les artistes français les plus âgés du groupe ont un parcours commun, issus des recherches cubistes, ils sont confrontés dans les années 20 au retour à l’ordre qui les ramènent vers la figuration, (Gleizes, Hone, Jellet, Herbin, Valmier, Villon, Reth, Delaunay).

Ils furent tous exposées dans la galerie « l’Effort Moderne » de Léonce Rosenberg. Et ils participent à la fin des années 20 et au début des années 30, a un retour vers la non figuration, avec comme volonté de réaliser un art non objectif complétement purgé de références à la nature, ou à l’objet. Et où La couleur pure est posée en aplats, sans effets de modelés, délimitant des contours nets. Privilégiant des formes simples et géométriques, renonçant définitivement à l’illusion de la profondeur.

Cette abstraction française apparaît tardive par rapports aux recherches du groupe De Stijl, de l’école du Bauhaus, où des artistes Russes et Polonais, mais se distingue par le fait que chaque artiste va créer une expression tout à fait personnelle, hors de toute école ou mouvement.

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